Le président russe Vladimir Poutine et le dirigeant malien Assimi Goïta ont discuté mardi de la crise au Niger, a annoncé le Kremlin, et prôné un règlement pacifique dans ce pays, théâtre d’un coup d’Etat fin juillet.
Au cours de cet entretien téléphonique, qui a eu lieu « à l’initiative malienne », MM. Poutine et Goïta ont « souligné l’importance de régler la situation autour de la République du Niger uniquement par des moyens pacifiques politico-diplomatiques », a précisé la présidence russe dans un communiqué.
Cet appel intervient alors que la communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), tout en privilégiant la voie du dialogue, a donné la semaine dernière son feu vert à une intervention armée contre les militaires qui ont pris le pouvoir le 26 juillet au Niger, en activant sa « force en attente ».
Vladimir Poutine s’est également exprimé sur la situation en Afrique dans un message vidéo diffusé mardi à une conférence sur la sécurité internationale organisée près de Moscou.
Dans ce message, il a accusé « les Etats-Unis et leurs alliés » d’avoir entraîné la « destruction » de l’Etat libyen avec leur intervention militaire en 2011, ce qui, selon M. Poutine, a ensuite exposé les pays du Sahel et la République centrafricaine à des menaces « directes issues des nombreux groupes terroristes ».
Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a pour sa part accusé l’Occident de « maintenir des foyers de conflit » sur le continent africain afin de profiter des ressources naturelles de ses anciennes colonies.
« Une multitude de groupes antigouvernementaux et terroristes sont utilisés à ces fins », a-t-il affirmé lors de cette conférence.
Il a assuré que le ministère russe de la Défense allait « continuer à renforcer sa coopération dans le domaine militaire et technique avec les pays d’Afrique », en qualifiant « la lutte contre le néo-colonialisme et la menace terroriste » de « fondement » de la coopération entre Moscou et les pays africains.