Dans son édition de ce jeudi, Les Échos révèle que le parquet a ouvert une information judiciaire à propos de cette affaire et confié le dossier au Doyen des juges d’instruction, Oumar Maham Diallo. Ce mercredi 6 décembre, poursuit le journal, ce dernier a inculpé et placé sous mandat de dépôt les cinq mis en cause. Il les poursuit pour association de malfaiteurs, escroquerie et blanchiment de capitaux, pour A. Kounta, et complicité d’escroquerie, pour les autres.
Selon Les Échos, une cliente nommée A. Diop a déclenché l’affaire en mettant la puce à l’oreille à la direction du CMS. Elle s’est plainte de recevoir des messages de rappel d’échéances de paiement non respectées alors qu’elle avait renoncé à contracter un prêt qu’elle sollicitait. En creusant, signale la même source, le CMS découvre que le cas de cette dame n’est pas isolé. Qu’il fait partie d’un lot de 108 dossiers litigieux repérés à l’agence Malick Sy et reliés à la même personne : A. Kounta.
Contactés pour un règlement du contentieux, certains clients concernés par les litiges révèlent qu’ils avaient monté leurs dossiers de prêt pour le compte de A. Kounta et qu’en contrepartie chacun devait recevoir 200 000 francs CFA.
Cette somme leur a été remise par l’agent de crédit M. Sagna dès la mise en place du crédit. Le montant restant pour chaque dossier étant versé à A. Kounta. Avec 108 dossiers frauduleusement montés, cette dernière s’est retrouvée avec 540 millions de francs CFA.
Pire, à l’exception de ceux remis par A. Diop, tous les bijoux mis en gage par les supposés emprunteurs, pour obtenir les prêts, sont en toc. Pourtant, l’authenticité de ces biens, censés être en or, étaient garantie par l’expert attiré du CMS, le bijoutier A. Guissé et les fiches produites par ce dernier en ce sens étaient contresignées par S. Ndour, le responsable des gages de l’institution financière.
Guissé, Ndour et Sagna ont ainsi rejoint Kounta et Ngom dans le rang des suspects de cette affaire à un demi-milliard de francs CFA, confiée au Doyen des juges, Oumar Maham Diallo.