Le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont lancé le 6 juillet 2024, sur le papier, la Confédération des États du Sahel, lors de leur premier sommet commun, organisé à Niamey, la veille de celui de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
Les dirigeants militaires de ces trois pays ont assuré que la rupture avec l’organisation ouest-africaine était « irrévocable ». Cette Confédération voit le jour alors même que la plupart des sanctions à leur encontre avaient été levées et que plusieurs pays tentaient de renouer le dialogue, comme le Sénégal, via son président Bassirou Diomaye Faye, qui avait visité les trois capitales.
« Mais je ne suis pas sûre que ce soit irréversible »
Une véritable fuite en avant selon la défenseure gambienne des droits humains, Fatou Diagne Senghor. Mais celle qui a fondé un centre pour le leadership des femmes dans son pays, estime que cette situation n’est pas nécessairement définitive.
Elle poursuit : « Mais, moi, je pense que ce qui se fait c’est dangereux. Mais je ne suis pas sûre que ce soit irréversible. Les populations, dans cette sous-région, ont vécu l’enfer pendant des décennies. On a retrouvé la démocratie ces dernières années, les gens ont goûté au pouvoir de la parole libre. Donc, ce n’est pas aujourd’hui qu’on va les priver de toutes ces libertés, espérer que les gens vont se taire. C’est vrai qu’un discours souverainiste semble marcher pour le moment, mais jusqu’à quand ? »La Cédéao a prévenu dimanche que la région risquait la « désintégration », après la création par les régimes militaires de Bamako, Niamey et Ouagadougou. Les dirigeants militaires actuels du Niger, du Mali et du Burkina sont arrivés au pouvoir par des coups d’État ces dernières années et avaient annoncé en janvier leur départ commun de la Cédéao.