Le district autonome d’Abidjan, métropole ivoirienne de 13 communes et plus de 6 millions d’habitants, a mis en place lundi une « brigade de lutte contre le désordre urbain » sur son territoire, la continuité d’une politique menée notamment au nom de l’assainissement.
Cette brigade formée de 295 policiers du district et des communes, dirigée par un officier, « a pour missions la libération des grandes artères, la libération des espaces publics qui sont squattés » et celle « des espaces non constructibles (…) qui sont occupés », a annoncé le gouverneur du district, Ibrahim Cissé Bacongo, lors de la cérémonie de lancement.
Ces agents devront également « veiller à l’application de l’arrêté portant interdiction du commerce ambulant, de la mendicité et de l’utilisation des charrettes à bras (pour le transport de marchandises, ndlr) » pris en avril, a-t-il poursuivi.
En Côte d’Ivoire, « le secteur urbain informel emploie près de 7 millions de personnes, soit plus que le secteur agricole ou le secteur formel », selon la Banque mondiale.
L’utilisation des sacs plastiques, dont l’interdiction en 2013 est très peu respectée, sera également surveillée par la brigade.
« Son objectif premier est d’être le garant de l’ordre urbain » et de « l’amélioration de nos conditions de vie et de travail », a souligné M. Bacongo.
Cette mesure fait partie d’une politique globale menée notamment au nom de l’assainissement, démarrée en février par des expulsions et des démolitions massives dans les quartiers précaires d’Abidjan, en particulier dans des zones inondables.
Cette année, au moins 24 personnes sont mortes en dix jours après de fortes pluies dans la métropole.
Dans certains quartiers, des commerces ont également été détruits pour aménager la voirie.
Après une polémique, le gouvernement avait annoncé en mars des mesures d’aide au relogement pour les personnes expulsées.
La brigade « vise à donner un visage plus agréable à notre capitale économique, capitale qui doit être digne », a par ailleurs affirmé le ministre de l’Intérieur, Vagondo Diomandé, quand le Premier ministre Robert Beugré Mambé a souhaité le « maintien d’un dialogue avec les populations ».