Le géant américain de la littérature Cormac McCarthy, qui connut le succès sur le tard grâce à ses romans emblématiques tels que « De si jolis chevaux » ou « La route », est mort mardi à l’âge de 89 ans de causes naturelles, a annoncé son éditeur.
Chroniqueur de l’Amérique des Appalaches et du « Far West » sombre et cruel, McCarthy, dont des romans ont été adaptés par Hollywood comme « No Country for old men » couronné aux Oscars, est décédé chez lui à Santa Fe, dans l’Etat du Nouveau Mexique.
« Sa mort a été confirmée par son fils, John McCarthy », est-il précisé dans un communiqué du géant de l’édition Penguin Ramdom House.
Né Charles McCarthy le 20 juillet 1933 à Providence, dans l’Etat de Rhode Island (nord-est), cet auteur de 12 romans « fut l’un des écrivains les plus renommés et influents de la planète », a salué Penguin Random House.
McCarthy a remporté plusieurs récompenses prestigieuses aux Etats-Unis dont un Pulitzer en 2007 pour « La route » (2006) qui raconte une errance d’un père et d’un fils dans un pays ravagé par un cataclysme d’origine inconnue.
Succès tardif
Il n’a en revanche pas remporté le prix Nobel de littérature.
« Cormac McCarthy a changé le cours de la littérature », s’est exclamé dans le communiqué le directeur général de Penguin Random House Nihar Malaviya.
Alors que le romancier a rencontré le succès sur le tard, « des millions de lecteurs à travers le monde ont épousé ses personnages, ses thèmes mythiques et les émotions intimes et authentiques qu’il a couchées sur chaque page dans des romans brillants qui resteront à la fois actuels et intemporels pour les générations à venir », a écrit son éditeur.
Premier à réagir, le célèbre écrivain américain Stephen King s’est incliné sur Twitter devant « peut-être le plus grand romancier américain de (son) temps ».
L’écrivain britannique Robert Macfarlane a cité sur Twitter un passage de son roman favori de McCarthy « Méridien de sang » (1985) saluant « une plume de fer » et une « manière de tourner la langue » pour créer « de nouvelles formes » de littérature.
Et le musicien de rock Jason Isbell s’est demandé, également sur Twitter, « combien d’entre nous ont été influencés » par McCarthy? « Un nombre incommensurable ».
Reclus et détaché des contraintes matérielles – il a longtemps vécu dans des motels miteux -, Cormac McCarthy n’a accordé qu’une poignée d’interviews aux médias.
Dans l’un de ses rares entretiens, en 1992 au New York Times Magazine, McCarty s’était expliqué sur sa vision noire de la condition humaine: « Je pense que l’idée selon laquelle l’espèce humaine puisse d’une certaine manière s’améliorer, que tout le monde puisse vivre en harmonie, est vraiment une idée dangereuse ».
Quinze ans plus tard, en 2007, il déclara au magazine culturel Rolling Stone que si la littérature « ne parle pas de vie et de mort (…) cela n’a pas d’intérêt ».