Réponse du berger à la bergère. Après la suspension du Niger de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) le mardi 19 décembre, la junte au pouvoir à Niamey a annoncé lors du réveillon de Noël qu’elle suspendait à son tour « toute forme de coopération avec » cette structure. Elle reproche à l’OIF d’être aux services des intérêts français.
Des « positions variables et à double standard de l’organisation »
« La décision de suspendre la République du Niger de l’Organisation ainsi que de la Coopération multilatérale, répond comme nous le savons aux diktats et aux intérêts de la France dont aucun représentant ne faisait partie des pères fondateurs. C’est dans cet esprit que certains Etats, au cours des débats, ont à juste titre soulevé leurs « incompréhensions » face aux positions variables et à double standard de l’organisation », indique le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (Cnsp) dans un communiqué. Il est persuadé que l’OIF se « décrédibilise » en suspendant le Niger.
« Instrument de promotion des positions diplomatiques françaises »
De plus, elle ne fait que « confirmer (qu’elle) a toujours été utilisée par la France comme un instrument pour défendre les intérêts français » et surtout pour faire avancer ses pions en Afrique. Paris aurait d’ailleurs « imposé à plusieurs reprises, de façon « trop démocratique », des candidats au poste de Secrétaire Général de l’organisation », critique le communiqué du CNSP.
Elle « n’est que l’ombre d’elle-même »
Il regrette que l’OIF qui était censée être un « instrument de réconciliation avec les Etats », se mue en un « instrument de promotion des positions diplomatiques françaises » pour finalement devenir « une coquille vide qui n’est que l’ombre d’elle-même ».
In fine, la junte nigérienne a appelé les « peuples africains à une décolonisation des esprits et à la promotion de leurs langues nationales conformément aux idéaux des pères fondateurs du panafricanisme ».