La 28e Conférence des Nations unies sur le changement climatique a été ouverte jeudi dernier à Dubaï par le chef de la diplomatie égyptienne Sameh Choukri, président de la précédente Cop-27 en Egypte. Pour cette 28e Cop, plusieurs thématiques seront débattues allant à la réduction des émissions de CO2 à 1,5°C initialement prévue lors de la Cop-21 à l’épineuse question de la sortie des énergies fossiles. L’Afrique, qui représente moins de 4 % des émissions mondiales de carbone est fortement représentée par plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement.
C’est sous l’égide du Sultan Al Jaber, ministre de l’Industrie de l’Emirat et patron de la compagnie pétrolière nationale que s’est ouverte jeudi dernier, la nouvelle session annuelle de la Conférence des Nations unies sur le changement climatique.
La Cop-28 constitue l’unique plateforme mondiale permettant aux Etats de négocier un accord international sur la marche à suivre pour lutter contre les changements climatiques. Ce rassemblement réunit également les principales parties prenantes engagées dans la lutte contre les changements climatiques : les gouvernements, le secteur privé, la jeunesse et la société civile.
La 28e Conférence des Nations unies sur le changement climatique qui a pour thème principal “s’unir, agir, délivrer” intervient après une année de phénomènes météorologiques extrêmes difficiles au cours de laquelle de nombreux records climatiques ont été battus (forte chaleur, inondations, séismes, tremblements de terre…)
Au regard de cette année difficile pour notre planète lors de sa première prise de parole officielle, le président émirati de la Cop-28 Sultan Al Jaber a appelé à n’omettre “aucun sujet” dans les textes que négocieront pendant deux semaines les délégués de près de 200 pays allant de la réduction des émissions de CO2 à 1,5 °C initialement prévue lors de la Cop-21 à l’épineuse question de la sortie des énergies fossiles.
L’Afrique, qui représente moins de 4 % des émissions mondiales de carbone est aussi celui où les effets du dérèglement climatique sont les plus catastrophiques est largement représentée aux Émirats par plusieurs chefs d’Etat et gouvernement Macky Sall (Sénégal) ; Denis Sassou Nguesso (Congo), Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani (Mauritanie), Azali Assoumani (Comores, par ailleurs président en exercice de l’Union africaine), Faustin-Archange Touadéra (Centrafrique), Umaro Sissoco Embaló (Guinée-Bissau) et Ismaïl Omar Guelleh (Djibouti).
Le but de cette forte représentation, c’est de chercher à obtenir davantage de financement climatique de la part des pays riches et très polluants, notamment par le biais d’un nouveau fonds “pertes et dommages” qui devrait être créé lors de la COP28 et de taxes carbones sur des secteurs tels que les combustibles fossiles, le transport maritime et l’aviation.
Selon le dernier rapport de la Banque africaine de développement sur les perspectives économiques en Afrique, elle a estimé que le continent a besoin d’au moins 2800 milliards de dollars jusqu’en 2030 pour mettre en œuvre ses engagements climatiques énoncés dans les objectifs nationaux des pays dans le cadre de l’Accord de Paris de 2015.
Malgré la timidité des financements, les experts africains restent optimistes quant à la capacité de résilience du continent face aux changements climatiques et à l’insécurité alimentaire. Ils expliquent cette résilience par l’immensité des ressources en énergie solaire, hydroélectrique et géothermique pour satisfaire ses besoins en énergie renouvelable et de les partager avec d’autres régions.
Ousmane Mahamane