Le Mali fera son entrée dans le cercle restreint des pays dotés de l’énergie nucléaire en Afrique. A la faveur de la visite à Moscou du 11 au 16 Octobre 2023, d’une équipe d’experts, notre pays projette la construction de deux à quatre centrales nucléaires grâce au géant russe du nucléaire «ROSATOM» (Agence fédérale de l’énergie atomique), qui se chargera des travaux. Notre pays veut également se doter d’un cadastre minier, pour lequel il a fait recours à une société d’Etat russe, la société «Rosgéiologia». Les deux projets ont fait l’objet de memorandum d’entente signé à Moscou lors de la visite de délégation de haut niveau conduite par le ministre de l’Economie et des Finances, Alousséni Sanou. Dans la besace de la délégation malienne, on note le projet d’une unité d’affinage de l’or, pouvant traiter 200 tonnes par an. Le catalogue de vœux est bien fourni, des promesses dont les Maliens ont besoin qu’elles se réalisent. Mais si certains de ces projets sont réalisables dans quelques mois, comme l’approvisionnement en engrais et en hydrocarbure, d’autres mettront certainement du temps à se réaliser, comme la construction des centrales nucléaires, qui prendront sept ans avant de se mettre en place, selon les informations proches de la délégation de haut niveau à Moscou.
Dans quelques années notre pays sera cité parmi les pays disposant de l’énergie nucléaire. Un memorandum d’entente a été signé avec l’Agence fédérale de l’énergie atomique «Rosatom» par la délégation malienne de haut niveau en visite en Russie du 11 au 16 Octobre 2923.
L’agence publique russe à travers ce memorandum d’entente projette de construire au Mali, quatre centrales nucléaires de 55 MW. Cette énergie nucléaire sera destinée à plusieurs usages. Selon le chef de la délégation de haut niveau, à savoir le ministre de l’Economie et des Finances, Alousséni Sanou, «la première étape concernera l’usage du nucléaire dans les domaines de la médecine, l’Agriculture et bien d’autres secteurs. La création de trois à quatre centrales nucléaires dans notre pays permettra de développer la production énergétique pour mettre en oeuvre notre autosuffisance dans ce domaine».
Selon le ministre, un chronogramme de mise en oeuvre a été défini. D’ici un mois, une visite des spécialistes et des experts maliens en Russie permettra d’évaluer et de mieux s’imprégner pour entreprendre le processus de réalisation. Ensuite d’ici le mois de décembre, une délégation d’experts russes se rendra à Bamako, pour voir le potentiel et les capacité maliennes, et accompagner dans la communication, la sensibilisation et les mesures réglementaires à mettre en oeuvre, selon le ministre.
Energies propres vs hydrocarbure
La délégation de haut niveau a signé avec la société Rosatom et Demex, un memorandum d’entente sur la question des energies renouvelables et celle de l’approvisionnement du pays en hydrocarbure.
Ces energies renouvelables couvrent tout ce qui est énergie verte, notamment: solaire, barrages hydroélectrique, parc éolien. Avec cette énergie verte l’importation et même l’utilisation de l’hydrocarbure va beaucoup diminuer. Les projets d’énergies vertes vont avec la production et le transport d’énergie, ainsi que les routes y afférentes.
La société Demex va fournir à la République du Mali, mensuellement une quantité globale de 200 millions de litres de produit pétrolier. L’opérateur sera l’Office malien de produit pétrolier. Cet accord signé vise à assurer l’approvisionnement correct du Mali en produit pétrolier à partir du port de Conakry.
Des accords seront signés à travers l’Office national des produits pétroliers avec des opérateurs privés qui vont continuer d’aller récupérer les différents produits pétroliers au port comme ils ont l’habitude de faire et assurer la distribution correcte à l’intérieur du pays.
Futur cadastre minier
Notre pays qui veut se doter d’un cadastre minier, a fait recours à une société d’Etat russe, la société «Rosgeologia». Elle se chargera à travers ce memorandum de cartographier les substances minières disponibles sur l’ensemble du territoire national. Cette société va aider l’Etat du Mali à se doter d’une carte minière, sur laquelle seront définies toutes les présences de substance sur le territoire. Le gouvernement disposera ainsi d’un cadastre à jour prenant en compte l’essentiel de tous les produits présents dans le sous sol, permettant ainsi de garder, comme le code minier l’indique, des reserves pour les générations à venir.
Par ailleurs, les autorités de la transition prennent en compte la nécessité d’une unité d’affinage de l’or, ce qui pourrait se réaliser dans le cadre d’un partenariat avec une filiale de la société Gazprombank (banque privée russe contrôlée en totalité par l’entreprise Gazprom). Selon le ministre des accords vont être trouvés pour permettre à la société de réaliser une unité ayant la capacité de traiter au moins 200 tonnes d’or par an. «Cette société va nous accompagner pendant une durée de cinq ans pour permettre un transfert des compétences nécessaire permettant aux Maliens d’occuper et d’assurer le fonctionnement correct de cette unité d’affinage. Je rappelle toute l’importance de cette unité en matière de contrôle et de maîtrise de tout ce qui est sortie d’or au Mali, de production d’or et qui va nous permettre d’assurer le prélèvement correct de toutes les taxes et de tous les impôts», a expliqué le ministre Alousséni Sanou.
Un accent sera mis sur le transfert des compétences et la formation des cadres maliens du secteur des mines et de l’énergie nucléaire. La partie russe a décidé de réaliser gratuitement une école géologique au Mali et de donner gratuitement des bourses d’études permettant aux étudiants maliens de venir s’instruire en Russie et d’avoir des expertises nécessaires en matière de recherche géologique.
La partie russe a également promis des bourses dans le domaine de l’énergie nucléaire pour permettre au Mali d’être indépendant et être capable dans un avenir très proche de prendre en charge la maintenance et tout ce qui est relatif à l’exploitation de l’énergie nucléaire.
Approvisionnement en engrais
Ces dernières années le Mali est confronté à un problème d’approvisionnement en engrais, avec des effets négatifs sur la production nationale. Selon le ministre Alousséni Sanou, lors de la prochaine campagne agricole, le Mali s’approvisionnera en engrais à partir de la Russie. Demetra-Holding, la société d’Etat russe chargée de l’exportation d’engrais et de blé en Russie, est disposée à fournir au Mali la quantité d’engrais dont il a besoin et à poursuivre son approvisionnement en blé, selon le ministre. Les besoins du Mali en engrais sont estimés à 400 000 tonnes par an.
Entre partenaires maliens et russes, «nous nous sommes entendus sur le montage financier et sur les délais», le chef de la mission de haut niveau, le ministre Alousséni SANOU. Ainsi la société est prête à fournir les engrais qui seront disponibles à Bamako, via le port de Conakry, au mois de janvier et février 2024, pour la campagne 2024-2025. Le souci des producteurs étant que les engrais soient disponibles dans les zones agricoles deux à trois mois avant l’hivernage, ce souci est pris en compte.
Deux lignes de tramway à Bamako
Le gouvernement malien envisage avec le partenaire russe, la réalisation de deux lignes de Tramway à Bamako. La première de Moribabougou à Kanadjiguila, la seconde de Sanankoroba à Kati. Pour la ministre des transports, avec ces deux lignes, la mobilité à Bamako sera améliorée.
Le catalogue de vœux est bien fourni, des promesses dont les Maliens ont besoin qu’elles se réalisent. Mais si certains de ces projets sont réalisables dans quelques mois, comme l’approvisionnement en engrais et en hydrocarbure, d’autres mettront certainement du temps à se réaliser, comme la construction des centrales nucléaires, qui prendront sept ans avant de se mettre en place, selon les informations proches de la délégation de haut niveau à Moscou.
Dansira S. M. Dembélé
Les Secrets Bancaires