Des délégués venus du district de Bamako et des régions du Mali ont participé, du 26 au 27 août 2023, au tout 1er congrès extraordinaire du parti Rassemblement pour le Mali (RPM) au Centre international de conférences de Bamako (Cicb). Ils ont jeté le dévolu sur Dr Bocary Tréta qui dirigera les tisserands durant les 5 prochaines années.
Après de rudes batailles judiciaires pour le contrôle de la présidence du parti, les héritiers d’Ibrahim Boubacar Keita ont été renvoyés par la justice à l’organisation d’un congrès extraordinaire. Suite à la préparation de quelques jours par une commission, les tisserands ont massivement répondu présent pour doter le parti d’un Bureau exécutif. A l’issue des travaux, ils ont porté le choix sur le camarade Tréta pour les diriger durant un mandat de 5 ans.
Dans le nouveau bureau, figurent Ousmane Koné comme 1er vice-président et l’ancien ministre de l’Education nationale, Abinou Témé comme 2ème vice-président. Le Secrétaire général s’appelle Amadou Ouattara, son adjoint est Mohamed Ibrahim de Tombouctou. Boubacar Touré dit Bou de Niono occupe le secrétariat politique, le secrétariat à l’organisation revient Aba Niaré de la commune 2 et celui de la communication est attribué à Sékou Niamé Bahtily
Ce congrès a mobilisé autour des valeurs du RPM, 500 délégués dont 405 venus des sections, 20 du bureau national des femmes et 20 du bureau national des jeunes. Le congrès s’est bien déroulé malgré l’absence de certaines personnes qui ne croyaient ni à l’organisation ni à la réussite. Les secrétaires généraux à leur tête Boubacar Touré de Niono ont su relever le défi de l’organisation et de la mobilisation.
Le parti devient-il un instrument d’allégeance pour échapper à la justice ?
Depuis le début de la transition, tous les grands partis ont connu plus ou moins leur période de turbulence. Après l’Adema de feu Marimantia Diarra, l’URD de feu Soumaila Cissé, c’est le tour du RPM d’expérimenter une sorte de guerre fratricide imposée par une éternelle minorité.
En effet pour se couvrir les arrières, certains cadres qui ont eu à gérer, de façon peu orthodoxe sous un gouvernement antérieur, font de l’allégeance des partis politiques ou trompent nos autorités actuelles. C’est une sorte de couverture politico-judiciaire. Bénéficiant de la complicité de certains dealers politiques et affairistes, ils ne reculent devant rien pour se faire oublier par la justice. Ironie du sort, cette même justice est souvent sollicitée à tort ou à raison pour légitimer une forfaiture et dissiper un tant soit peu l’épée de Damoclès de leur gestion antérieure.
Aujourd’hui, le RPM est jeté inutilement sur la place publique par deux catégories de ses cadres. Une première qui veut rester aux affaires et une deuxième qui veut couvrir ses arrières encombrés par plusieurs casseroles. Cette alliance de circonstance qui défie le bon sens, au finish, vise à offrir le RPM à une hypothétique candidature en sans tenir compte de la décision de la direction du parti.
Malheureusement, ce deal d’une minorité trop bruyante se heurte à la détermination des hommes et des femmes qui veulent s’affranchir d’une transition et aller à la conquête du pouvoir. Le trio Diarrassouba, Baby et Gano, tous jadis dans la bonne grâce du défunt président Ibrahim Boubacar Keita, sont dans une logique de déstabilisation du RPM, faute de pouvoir le contrôler. Certainement qu’ils pourront compter sur une certaine complicité au prix d’une allégeance honteuse au prince du jour. « Ces hommes qui ont torpillé le pouvoir d’IBK ne seront pas ceux qui vendront le RPM de nouveau », d’après un cadre du parti.
Se voyant contrariés démocratiquement par la majorité, des manœuvres désespérées sont opérées pour amuser la galerie. Ils se disent compter sur la même justice qui avait souligné qu’il n’y avait plus de bureau exécutif. Ayant bien compris ce message de la justice, plus des 2/3 des sections ont légitimement et légalement convoqué un congrès extraordinaire en vue de doter le RPM d’une direction du parti conformément à la décision de la justice. Cet exercice démocratique suscite des grincements de dents chez ces mêmes cadres en délicatesse avec la justice.
Selon plusieurs sources, le même clan avec la bénédiction du président IBK avait tenté de déboulonner sans succès le président Tréta et ses partisans. Sachant bien qu’ils bénéficient à plus de 90/100 de la confiance des sections, les nouveaux amis de la transition comptent-ils sur la justice ?
Moussa DOUMBIA