Depuis quelques semaines, les populations de Conakry vivent au rythme des délestages. Le manque d’électricité devient de plus en plus préoccupant pour de nombreux citoyens dont les activités sont liées à l’électricité. Les tenanciers des salons de coiffures et des crémeries tirent aujourd’hui le diable par la queue avec un impact négatif sur leur revenu dans une conjoncture économique difficile. Tel est le constat fait par un reporter que Guineematin.com a dépêché sur le terrain.
À Dixinn Terrasse, depuis plus d’une semaine, la crémerie située juste en face du stade du 28 Septembre reste encore fermée. Concernant les salons de coiffure, aucun engouement. Si hier, les salons de coiffure ouvraient à partir de 10 heures, aujourd’hui ils commencent entre 12 h et 13 h, suite au manque d’électricité.
Mariam Soumah, gérante d’un salon de coiffure à Dixinn, raconte. « Je suis la maîtresse du salon de coiffure Maria coiffure qui se trouve à quelques mètres du stade du 28 septembre. Je suis très heureuse de votre interview car la situation que les tenancières des salons de coiffure sont en train de vivre est difficile. C’est vrai qu’on a l’habitude de vivre ce genre de situations, mais ce n’est pas pareil. Il n’y a pas de courant, pas d’eau ni internet. Le courant, c’est le noyau de notre boulot, s’il n’y a pas de l’eau comment on va faire du brushing ? Comment on va sécher les cheveux ? C’est pour vous dire combien de fois l’eau et le courant sont indispensables. L’Etat ne fait que nous décevoir du jour au lendemain », affirme-t-elle.
Même son de cloche chez Fatoumata Binta Bah, gérante d’un salon de coiffure situé à Ratoma. « Mon salon se trouve tout juste à côté de Mariador Palace. Actuellement, nous sommes confrontés à beaucoup de difficultés par rapport au manque de courant. C’est beaucoup, quand je me mets à citer. Il n’y pas de courant ni d’internet. Nous qui utilisons même Areeba, c’est autre chose. En ce qui concerne les activités du salon, on souffre, les gens qui viennent se maquiller ici, si on ne met pas de climatisation, leurs maquillages vont couler, et même ceux qui ont des groupes électrogènes, il faut de l’essence. Vous savez aussi, pour avoir de l’essence combien de fois il faut galérer. On avait l’habitude de préparer 3 à 4 sauces pour mettre dans le réfrigérateur, mais comment tu vas préparer tout ça alors qu’il n’y a pas de courant ? Ça, c’est du gaspillage. J’ai des mèches ici, je dois faire du brushing là-dessus. Mais comment le faire avec ce manque de courant ? Ce n’est pas moi seule qui en souffre, c’est tout le peuple de Guinée. Tout ce que je peux dire au gouvernement, surtout au Général Mamadi Doumbouya, c’est de prendre ses dispositions. Je sais qu’il en a beaucoup fait, mais qu’il essaye de régler le problème de connexion et de courant », conseille Binta Bah.
Fatoumata Sylla, maîtresse d’un salon de coiffure situé également à Ratoma, dit n’avoir jamais connu une situation pareille. « Depuis presque toute petite, j’ai un salon de coiffure. Mais, je n’ai jamais vécu ce genre de situation. Quand il y a un manque de courant, c’est clair qu’on ne peut rien faire. Sauf des tresses simples seulement. Le gouvernement doit revoir ça, sinon c’est clair que les salons de coiffure vont fermer », a-t-elle martelé.
Hassanatou Kanté pour Guineematin.com