Depuis l’avènement de la Transition au Mali en aout 2020, l’on assiste à la nomination des personnes sans expérience et sans parcours aux postes stratégiques dans les institutions et au sommet de l’Etat. Quoi de plus normal, si cela permet aux cinq colonels de se faire entourer par des camarades de confiance. Cependant, force est de le reconnaître, certaines communications des personnalités de premier plan sur des grands sujets de la nation ne sont pas de nature à rassurer. Atteinte par la diarrhée verbale devant les micros des médias, ces personnalités ne se réservent point à dire tout ce qui passe par leur subconscience. N’est-il pas temps pour les autorités de la transition à donner une trajectoire sérieuse à leur communication ?
C’est sous cette transition qu’on a entendu des propos jamais tenus auparavant depuis 1960, date de l’accession de notre pays à la souveraineté nationale et internationale. Des propos curieusement tenus par certains hauts représentants de l’Etat avec une aisance déconcertante.
Du gouvernement au Conseil National de la Transition (CNT), beaucoup de ces personnalités publiques, pour cause d’inexpérience ou de mauvais caractère, méprisent leur rang dans la société ou se fichent des règles de fonctionnement de l’Etat : ce qu’il faut dire ou ne pas dire.
Et l’attitude de certains rend difficiles certaines missions pour l’Etat. Ce qui doit être un secret n’est plus un secret aujourd’hui, des propos qui ne doivent pas être ténus par des dirigeants sortent de leurs bouches sans crainte ni aucune retenue. On se rappelle des conduites incongrues d’Issa Kaou Djim au moment où il siégeait au CNT. Ou des propos qu’on tienne dans les prestations humoristiques devenus l’apanage de l’honorable conseiller Aboubacar Fomba. Sans parler des orties hasardeuses multiples des membres du CNT, Aminata Fofana et Adama Diarra ‘’Ben le Cerveau’’.
Tout récemment, celui qui se distinguait par ses interventions bien construites et structurées a cassé le pot sur la place publique. Il s’agit du 1er Vice-secrétaire parlementaire du CNT, Dr Amadou Albert Maiga…
Tous ces gens donnent l’impression que le pouvoir est géré sans contrôle sur les communications, comme dans la rue. Est-ce que par ce que les premiers responsables de la Transition n’ont pas suivi les vraies procédures pour la nomination de ceux-ci ? Eux-aussi à leur tour, par ce qu’ils ne représentent aucune entité sérieuse se permettent de dire tout et à toute occasion. Et c’est l’Etat qui en récolte les pots cassés. Beaucoup de gens ne prennent plus l’Etat au sérieux à cause de ces gens. Souvent on pense que les déclarations pompeuses à la ‘’Boubou Mabel’’ que les honorables conseillers ‘’Ben le Cerveau’’ et Fomba exposent sont du Gouvernement et de Président de la Transition. Des choses qui n’ont rien à voir avec la réalité et qui ne figurent dans aucune partie du plan d’action gouvernemental.
L’attitude irresponsable de ces représentants de l’Etat : comment y remédier ?
C’est simple, comme ceux qui tiennent des propos irresponsables sont majoritaires du CNT, le président de cette institution de l’Etat en l’occurrence le Colonel Malick Diaw peut mettre en garde ces gens qui donnent une mauvaise image à l’Etat. En ce qui concerne la communication, il pourra donner des directives à prendre. On sait que par le passé, il avait pris des mesures allant dans ce sens notamment en ce qui concerne l’image qu’on donnait à la France par certains de ses conseillers, même si elles n’ont pas été suivies comme il le faut. Et aujourd’hui, il est nécessaire pour lui de recadrer ses collègues, notamment ceux qui sont taxés d’être ses plus proches collaborateurs comme le Dr Amadou Albert Maiga.
Même si ce pouvoir est acquis en grande partie dans la rue, il est judicieux qu’on choisisse bien ceux qui doivent travailler dans les organismes de l’Etat. N’importe qui ne peut pas occuper un poste important dans un Etat. Il faut des hommes cultivés, expérimentés et qui ont l’amour de ce pays. Sinon Malikura Taasira est parsemé de Kalokalo-kan.
Adama Tounkara