Le gouvernement craint un embrasement alors que des Pays-Bas à la Roumanie en passant par la Pologne ou l’Allemagne, les agriculteurs multiplient les actions contre cette hausse des taxes et le Green Deal européen. Le tout, sur fond d’inflation et de concurrence des importations ukrainiennes. Le Royaume-Uni n’est pas épargné : des producteurs de fruits et légumes vont manifester lundi devant le Parlement à Londres pour protester contre les contrats d’achats « injustes » qui les lient aux principales enseignes de la grande distribution.
Une « simplification drastique des normes »
En France, la profession est aussi échaudée par les reports successifs du projet de loi agriculture, promis il y a plus d’un an par Emmanuel Macron et finalement moins ambitieux que la « loi d’orientation agricole » initialement annoncée. Dimanche, le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau a annoncé un nouveau délai. Le texte, qui devait être présenté mercredi en conseil des ministres, ne le sera que dans « quelques semaines » avec pour objectif d’être débattu au Parlement « au premier semestre 2024 ».« On n’est plus à une semaine près, mais il faudra des choses très concrètes », a réagi à l’Agence France-Presse le vice-président de la FNSEA Luc Smessaert. Il réclame notamment « d’arrêter la surtransposition » des normes européennes et « d’appliquer à 100 % » la loi Egalim de 2021, qui vise à protéger la rémunération des agriculteurs.Le projet de loi que doit présenter le gouvernement entend favoriser le renouvellement des générations en agriculture, une nécessité à l’heure où la population des près de 500 000 chefs d’exploitation vieillit. Il sera complété pour permettre une « simplification » du millefeuille de réglementations imposées à la profession, a promis dimanche Marc Fesneau. « Une simplification drastique des normes » est nécessaire, a abondé le ministre de l’Économie Bruno Le Maire sur TF1.