Saignée au sein de la coalition des Forces patriotiques. Sept partis et mouvements politiqués ont annoncé leur démission en protestation contre « l’altitude paternaliste » sur la plateforme politique pendant les cinq dernières années.
Le divorce est désormais consommé entre le président de la Coalition des Forces Patriotique (COFOP) et plusieurs de ses collaborateurs. Dans une lettre qui nous avons consulté, sept partis et mouvements politiques membres de cette plateforme politique ont annoncé leur démission collective. Ce qui annonce la dislocation de cette coalition issue des entrailles de l’ex-majorité présidentielle du défunt régime de feu président Ibrahima Boubacar Keïta. « Nous avons l’honneur de vous adresser notre lettre de démission collective, effective à compter de la date de réception de cette correspondance», ont-ils introduit les signataires de cette lettre. Les démissionnaires évoquent plusieurs causes ayant motivé cette décision. Selon eux, leur décision découle du constat que les principes fondamentaux qui guident la COFOP, tels que le respect des textes et des règles démocratiques, ont été compromis. En effet, les signataires déplorent la mainmise du président sur la plateforme politique qui refuse, selon eux, de céder la présidence à une autre personne conformément à la charte de création.
« Nous regrettons profondément de constater une violation flagrante de la règle de prise de présidence tournante, établie à un an, qui n’a pas été respectée, le président en place ayant maintenu sa position pendant cinq ans sans renouvèlement », ont-ils regretté. Dans la foulée, ils déplorent « l’attitude paternaliste » du président qui, pendant cinq ans, à asseoir une présidence permanente à la tête de la COFOP. Un comportement qui les démissionnaires dénoncent avec véhémence et estiment qu’il a contribué à instaurer atmosphère incompatible avec les valeurs démocratiques qu’ils se sont engagés à défendre au sein de la COFOP. « Ce comportement a sapé la confiance au sein de notre Coalition, compromettant ainsi notre capacité à œuvrer de manière pour le bien de notre pratique républicaine », regrettent les démissionnaires.
Toujours ils soutiennent que les différents efforts pour résoudre ces problèmes en interne sont vains contribuant à rendre impossible l’arrondissement des angles de cohésion interne de la COFOP. « Notre démission collective vise ainsi à signaler notre désaccord profond et notre refus de participer à une gouvernance qui ne respecte pas les principes qui nous ont unis au départ », a conclu les signataires de cette lettre démission. La COFOP qui était dès les premières années une alliance politique d’envergure des partis et mouvements politiques a perdu au fil des années son influence sur l’arène politique. Plusieurs grandes formations politiques y étaient tous membres avant de quitter le navire précipitamment.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net