La semaine dernière, sur les réseaux sociaux, a circulé une vidéo montrant des Chinois arrêtés dans l’exploitation « illégale » d’une mine. Il n’en est rien et les Chinois semblent les victimes d’un acte crapuleux que l’on veut « blanchir ».
Dans un communiqué non signé, qui a circulé, il est dit que « 4 exploitants illégaux d’or, tous de nationalité chinoise, ont été arrêtés dans la forêt classée de Kèkoro située à environ 200 km de Bougouni. La Direction des eaux et forêts a saisi des bulldozers, des Pick-up et des armes de guerre ». Les auteurs se félicitaient de leur acte patriotique et de sauvegarde des intérêts du Mali, et cherchaient par la même occasion, les félicitations de l’opinion.
Mais, après, recoupement, cette version est fausse. L’autre version, corroborée par plusieurs sources fait plutôt penser à un hold-up, orchestré par des individus encore dans l’ombre.
Les Chinois avaient eu des problèmes, en effet avec les autorités. Le juge d’instruction de Bougouni et le chef de cantonnement forestier de la localité, avec qui ils avaient transigé, ont obtenu un accord qui favorisait effectivement le Mali.
En effet, aux termes de l’arrangement entre les deux parties, les Chinois avaient payé à l’Etat malien 150 millions de dommages intérêts. Ils ont payé en plus 40 millions pour le reboisement de la zone. Et en plus, l’Etat malien leur a demandé, de refermer tous les trous laissés. Pour ce faire, le protocole d’accord leur donnait jusqu’au 21 janvier 2023 pour finir ce travail.
Cependant, quelle n’a été leur surprise de voir 15 pick-up remplis d’agents de la Garde nationale débarquer sur leur site et tout emporter : le carburant, 26 Caterpillar, 8 pick-up, 28 excavateurs, des motos, des groupes électrogènes, des climatiseurs… Tout a été emporté pour une destination inconnue, pour des fins inavouées.
Le hic, est qu’à ce jour, ni le chef de cantonnement forestier de Bougouni, ni le juge d’instruction ne sont au courant ou ne sont pas les donneurs d’ordre. Qui a fait cet acte alors ? Dans quel but ? Que recherche-t-il ? On soupçonne des commanditaires au ministère de l’Environnement, qui du reste, avait été associé aux négociations ayant abouti à l’accord et aux différents payements.
La suite de nos investigations le dira.
Alexis Kalambry