Quinze pays participent
Cette formation lancée par l’armée de Terre propose des offres nouvelles et adaptées aux pays africains, dans le cadre d’une approche rénovée avec le continent. Une remise en question voulue par le président français Emmanuel Macron, alors que les armées françaises sont devenues personae non gratae dans trois pays du Sahel : Mali, Burkina Faso, Niger.
« On est en train de multiplier notre offre de formation dans nos écoles au profit de nos partenaires africains, pour créer de la fraternité d’armes, de l’amitié entre les plus jeunes, ce sont des amitiés qui durent et que l’on peut entretenir sur le temps long », explique le général Marc Conruyt, directeur des ressources humaines de l’armée de Terre.
Un des objectifs était « de lancer de petits projets vite, de façon à s’assurer de leur pertinence, et ça marche », assure le haut gradé qui, au cours de sa carrière, a commandé l’opération antijihadiste française Barkhane au Sahel, terminée en 2021 avec le retrait français du Mali.
« Un partenariat gagnant-gagnant »
Après avoir été poussées hors du Mali et du Burkina Faso par des juntes militaires, les troupes françaises ont annoncé qu’elles quitteraient définitivement le Niger d’ici la fin de l’année, tournant la page de plus de dix ans de lutte antijihadiste dans la région. En février dernier, prenant acte d’un ressentiment croissant envers la France, ancienne puissance coloniale, Emmanuel Macron a appelé à « bâtir une nouvelle relation, équilibrée, réciproque et responsable » avec l’Afrique. Ce dernier a aussi annoncé la réduction progressive de la présence militaire française et une augmentation de l’offre de formation, prônant une action plus discrète sur le terrain.
Présent au stage de Draguignan, le capitaine Mamadi, de l’armée Mauritanienne confirme les attentes en Afrique : « Ce qu’on attend de la France, c’est un partenariat gagnant-gagnant. »
Preuve que la dynamique s’installe, le ministre français des Armées Sébastien Lecornu a annoncé le 21 novembre à l’Assemblée nationale vouloir doubler les places de formation proposées aux partenaires africains dans les écoles militaires françaises.