Il explique : «Cet accord entre Russes et Ukrainiens n’a pas réellement profité au Sénégal. On n’a pas vu de bateau venir au Sénégal par le canal de cet accord.»
Selon la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), reprise par le journal du Groupe futurs médias, l’Afrique n’a reçu que 2,4% des volumes exportés dans le cadre de l’accord russo-ukrainien. Cela représente 3,97 millions de tonnes de produits agricoles dont 1,7 million de blé.
Et cette quantité est allée essentiellement (79%) en Afrique du Nord. L’Afrique subsaharienne n’ayant reçu que 856 394 tonnes, expédiée en totalité à l’Est, vers des pays comme la Somalie, le Soudan ou Djibouti.
Mais la fermeture des corridors démilitarisés n’est pas totalement sans risque. «Ce qu’on peut redouter, c’est la remontée du prix du blé à cause du blocage de la Mer noire, alerte Claude Demba Diop, le président de l’Association des meuniers industriels du Sénégal, toujours dans L’Observateur. Il y a risque de voir les prochains bateaux coûter plus chers. Mais pour le moment, les gens sont couverts sur deux à trois mois.»
Autre crainte : l’envolée des prix de l’engrais. Selon Cheikh Guèye du think tank Ipar (Initiative prospective agricole et rurale), la plupart des opérateurs indépendants misent sur l’Ukraine pour couvrir les besoins en engrais du pays pour la campagne agricole (120 000 à 150 000 tonnes). Le non-renouvellement de l’accord sur les produits agricoles risque de faire monter le prix de l’urée, ce qui pourrait affecter les productions.