La barre « fatidique » des cent jours a été franchie pour le nouveau gouvernement, que peut-on en retenir ?
Objectivement, dresser un quelconque bilan d’une gouvernance vieille de…cent jours, relève d’un exercice pour le moins rhétorique. Plus large, les 13 candidats ayant signé le Pacte national de Bonne gouvernance démocratique (PNBGD) pendant la campagne électorale de 2024, dont le candidat Bassirou D. Faye, ont misé, eux, sur deux cents jours. Et il ne s’agit d’évaluer que les points consignés dans ledit Pacte.
Comme pour dire, qu’au final, le meilleur que l’on puisse tirer comme enseignement de ces cent jours, c’est, à notre humble avis, une direction, un cap, une tendance…
Et les éléments d’appréciation ne manquent pas, avec les lois prises et celles abrogées, les Assises de la justice, le coût des denrées de nécessité, les retours de parquet, les mesures contre la hausse des tarifs lors des événements, les nominations, la lutte contre la drogue, l’arrêt des travaux sur le littoral… Bref, des indicateurs qui peuvent donner à penser que les nouveaux gouvernants sont dans le champ des orientations promises aux Sénégalais.
Les doléances fusent de toutes parts ? Rien de plus légitime. Toutefois, la question à se poser, c’est de savoir si le Gorgorlou a seulement la plus petite idée de l’état de déliquescence avancée dans lequel se trouvait le bateau Sénégal, avec à sa barre, le Capitaine Macky Sall.
Jamais dans l’histoire de ce pays, le Sénégal fut plus divisé, caporalisé, mis sous coupe réglée, par une meute de prédateurs carnassiers, qui se sont servis à pleines mains, dans les caisses de l’Etat, dans le foncier, dans les ressources naturelles communes à tous, tout en envoyant plus d’un millier de personnes dans les geôles, pour ne pas parler des dizaines de morts, tombés sous les balles de forces de l’ordre zélées et de…nervis !
« Silence, on mange !». Tel a été le refrain servi aux Sénégalais ces dernières années, sur fond de terreur et de menaces, froidement exécutées par une justice alors, couchée.
C’est dire que le Sénégal revient de loin. Et le mal est profond. Plus que les malversations et autres forfaitures commis par le régime sortant, c’est bien le mépris et l’arrogance envers Gorgorlou, qui a constitué la goutte de trop.
Ce qui nous amène à souligner que tant les réalisations que le style de gouvernance sont importants dans l’appréciation que le peuple se fait de ses gouvernants.
Et la lenteur aujourd’hui décriée, à l’endroit des nouveaux tenants du pouvoir, a, paradoxalement, de quoi rassurer. Parce que les nouvelles autorités se veulent prudentes, méthodiques, soucieuses de tenir leurs engagements, conscientes qu’elles sont d’être en terrain miné, par un adversaire qui ne digère toujours pas le choix de Gorgorlou à 54,28%.
Nous avons foi en ce que la rupture se fera, parce que les paradigmes qui ont jusque-là guidé les politiques de développement du Sénégal, sont définitivement caduques. Comme disait l’autre, « on ne peut arrêter la mer avec ses bras ». Alea jacta est !
Le portefeuille un peu plus garni par les récentes baisses de prix, Gorgorlu, lui, ne jure plus que par le « Jub, Jubal, Jubbanti ».
Cheikh Bamba NDAO
Le Projet, sama yité !
Twitter: @publicheikh