Pour une fois, le Dr. Choguel Kokala MAIGA, Premier ministre transitoire du Mali, un enfant du Dendi, beau fils de Madame MAIGA Fady El Hadj, mon beau-fils, m’a surpris et choqué.
Il m’a surpris parce qu’il est censé avoir mûri, s’être assagi après de longues années de gestion d’un grand Instrument de régulation de la communication. Choqué parce qu’il est censé avoir pris de la hauteur après avoir exercé de hautes fonctions de ministre dans différents départements, particulièrement celui de la communication où il a été porte-parole d’un gouvernement dont le chef de l’Etat n’est autre que le président Ibrahim Boubacar KEITA indiscutablement issu des rangs du Mouvement Démocratique, ancien Premier ministre de la République pendant six ans, nommé par le président Alpha Oumar KONARE.
Aujourd’hui que le Dr Choguel Kokala MAIGA est le Chef Suprême de l’Administration du Mali, le premier de tous les ministres, qui peut imaginer qu’il n’a pas réglé tous les comptes politiques, sociologiques ; qu’il n’est pas apaisé ; qu’il n’a pas encore acquis une solide sérénité ?
Au fait, qu’est ce qui perturbe à ce point l’Ame du Dr Choguel Kokala MAIGA, devaient se demander tous ses vrais(es) amis(es) dont je suis ?
Choguel, pourquoi adores-tu entretenir un climat de suspicion dans lequel, Toi et le Mouvement Démocratique dont Adema-P.A.S. J, vous-vous regardez en chiens de faïence ; dans lequel personne n’est enclin à dire du bien l’Un de l’Autre ?
Toujours est-il que tes propos de ces derniers temps sur la Ruche ne procèdent ni d’une sérénité, ni d’une sagesse et ne peuvent que surprendre les Honnêtes gens !
Ces propos, véritables contrevérités proférées au sein du Mouvement du 5 juin Rassemblement des Forces Patriotiques (M-5 RFP) pro-Choguel, ou au sein des militants du Mouvement Patriotique pour le Renouveau (MPR) mais rendus publics sur les réseaux sociaux, ne surprennent pas seulement, mais choquent aussi les citoyennes et citoyens qui ont vécu l’accélération, du 22 au 26 mars 1991, de la lutte contre la dictature du CMLN/UDPM, la destruction du tissu économique, des structures socio-sanitaires et culturelles. Ces citoyennes et citoyens s’en tenant aux faits, savent que tous les fondateurs de la Ruche sont des bâtisseurs et ont reconstruit les Edifices détruits et construit des pyramides matérielles et immatérielles.
La Pyramide du Souvenir se dresse fièrement à côté du Pont des Martyrs, face à ce qu’il faudrait appeler l’Esplanade des Martyrs d’où s’élèvent le monument de Patrice Emery Lumumba et celui des Martyrs du 26 mars 1991. Le Carré des Martyrs, sis à Niaréla, honoré tous les 22 mars par le Mouvement démocratique, n’est-il pas l’invention de celui-ci ?
Qui a autant changé le visage des villes du Mali, notamment les capitales régionales que les Abeilles, leurs alliés avec à leur tête le président de la République Alpha Oumar KONARE pendant les dix ans d’exercice du Pouvoir par le Mouvement Démocratique ?
Où se réunissent ces trente dernières années, les Partis politiques, les organisations de la Société civile ? Devant quel monument aiment se photographier nos enfants mariés tout de blanc vêtus ? Dans quel espace les couples mariés, leurs familles et alliés préfèreraient-ils organiser les cérémonies de réjouissances accompagnant leurs Unions ?
Où procède-t-on la plupart du temps au lancement des nouveaux ouvrages littéraires, philosophiques, politiques et économiques ?
La réponse à toutes ces questions est connue. Les évènements mentionnés se déroulent dans des bâtiments, des édifices construits ou des espaces aménagés par ceux-là et celles-là qui « n’auraient rien fait ces trente dernières années » !
Au juste, n’est-ce pas le fils de l’Instituteur de cadre principal de classe exceptionnelle Dougoukôlô KONARE et de la ménagère Binthily DIALLO, le président Alpha Oumar KONARE, 1er président de la IIIème République qui a initié, organisé la Coupe d’Afrique des Nations de football (CAN) en 2002 jamais égalée par le nombre d’équipes qualifiées donc nécessitant forcément plus d’infrastructures à construire, plus de villes à accueillir les matchs des poules. Le Président Alpha Oumar Konaré a construit avec son équipe tous les stades aux standards internationaux à Bamako (le Stade du 26 mars) et dans les régions, stades ayant permis le déroulement satisfaisant des compétitions.
Le Pont de Wabaria de Gao n’a-t-il pas été construit sous la 3ème république ?
Aussitôt élu, et sans être investi, le Président Amadou Toumani TOURE s’est rendu au siège d’Adema-P.A.S.J. pour dire en substance aux membres du Comité Exécutif : Je ne peux que marcher dans les sillons que vous avez tracés.
Je conforterais tout ce que vous avez fait de bien ; je m’efforcerais de corriger ce que vous avez moins bien fait. Je vais innover de nouveaux chantiers. Je ne réussirais pas sans le soutien d’Adema, le Parti Africain pour la Solidarité et la Justice (Adema-P.A.S. J).
Le nouvel élu avait du bon sens et connaissait le rapport des forces politiques dans le pays. Il ne pouvait pas traiter la Ruche pour moins que Rien ! Celles et ceux qui le font aujourd’hui ont tort.
La décentralisation initiée par l’Union Soudanaise, section du Rassemblement Démocratique Africain (US-RDA) à l’aube de l’indépendance de notre pays, mise en œuvre sous la direction du président Alpha Oumar KONARE par le camarade Ousmane SY comme chef de la Mission de Décentralisation puis comme ministre de l’Administration territoriale et des collectivités locales, est en elle-même une pyramide. Le Haut Conseil des Collectivités à qui la décentralisation a donné naissance ; le Conseil Economique Social et Culturel, la Cour Constitutionnelle sortie de la Cour Suprême, la Maison des Ainés, la Bibliothèque et les Archives Nationales, le Mémorial Modibo Keïta, le Monument de l’Indépendance, et la Tour de L’Afrique ne sont-ils pas aussi d’autres pyramides ?
Toutes les Institutions de la République énumérées, fondement de l’Etat malien aujourd’hui et sûrement demain ont été mises en place dans les années de braises ! Par qui ? Par celles-là et ceux-là qui n’auraient rien fait ces trente dernières années !
Choguel, mon beau fils, ne crains-tu pas de passer pour un homme de mauvaise foi en affirmant que tu ne parles pas du Négatif ? Que tu ne parles pas d’un président de la République qui a détruit l’Armée et l’Ecole du Mali ?
Qui a autant que le Général d’armée Moussa TRAORE, ton icône, détruit les deux piliers pour bâtir une Nation : l’Ecole et l’Armée ?
Il t’a été dit et redit que le coup d’Etat du 19 novembre 1968, a entamé la destruction et la descente aux enfers de l’armée malienne en arrêtant le Colonel Sékou TRAORE chef d’Etat-major général de l’Armée du Mali au moment des faits, en obligeant des Commandants, des Capitaines à se mettre au garde à vous devant des Lieutenants profanant de la sorte le sens de « la discipline, force principale des armées » !
Sauf ceux-là qui respectueux des principes et des règles ayant une claire conscience de l’importance de la discipline fondement d’une vraie armée, ne voulant pas déshonorer leur grade de capitaines acquis sur les champs de bataille, ne se sont pas mis au gardez-vous devant les Lieutenants membres du CMLN, que lorsque ceux-ci étaient en tenue civile ou se sont autoproclamés Commandants ou Colonels et en tant qu’autorités politiques !…
Ils ont payé cher cette attitude exemplaire pour les générations futures. Ils ont payé de leurs vies pour sauver l’HONNEUR de l’Armée.
Dès 1969, un an après le coup d’Etat, l’Armée est amputée de trente-deux (32) officiers et sous-officiers attachés au retour à la légalité constitutionnelle dont les plus illustres capitaines sont à l’époque Capitaine Dibi Syllas DIARRA, Capitaine
Bakary CAMARA, Capitaine Alassane DIARRA, Capitaine SOGODOGO ! Amputée des Lieutenants Jean Bolon SAMAKE et Mamy OUTTARA, de l’Adjudant-chef Guédiouma SAMAKE, du Sergent-chef Boubacar TRAORE, tous envoyés « au bagne mouroir » de Taoudénit ; du Sergent Abdoulaye TRAORE et ses autres codétenus à Kidal Pafouné DAKOUO, Cheikh COULIBALY, Kountou SANGARE et autres éléments des FAMA.
Suivront en 1970, les Capitaines Yoro DIAKITE chef du gouvernement provisoire du (CMLN), signataire du décret portant création du camp de détention des militaires et civils arrêtés parce que considérés comme opposants au régime des prétoriens du 19 Novembre 1968. Le capitaine Yoro Diakité et Siméon SIDIBE meurent à Taoudénit dans des conditions atroces. Malick DIALLO, marié à une pharmacienne française reviendra vivant, mais très diminué physiquement, intellectuellement et psychiquement.
Même les acquittés du procès du 17 décembre 1969 n’ont pas été réintégrés dans l’Armée bien que déclarés innocents.
Quel gâchis !
Interrogeant le Colonel Youssouf TRAORE, membre du CMLN, chef de la délégation, après un mois de tournée d’implantation de l’UDPM dans la vaste région d’alors de Gao, je lui fis part des résultats de mes enquêtes auprès des sous-officiers membres de sa délégation sur les compagnons du Capitaine Dibi Syllas DIARRA : des officiers et sous-officiers d’élite militairement ; idéologiquement des socialistes déterminés ; politiquement d’ardents patriotes prêts à mourir pour le Mali sur les champs de bataille !
Devant une telle admiration des sous-officiers, je posais au Colonel Youssouf TRAORE, entre autres, la question de savoir : Quelles divergences ont conduit à l’arrestation et à l’emprisonnement de Dibi Syllas DIARRA et de ses 31 compagnons d’armes ? Ces divergences étaient-elles d’ordre politique, idéologique ou portaient-elles sur les tactiques et stratégies militaires ? Ou étaient-ce tout simplement : ôtes-toi de là, que je m’y mette ?
Le Dr Ali Nouhoun DIALLO a la réponse à toutes les questions qu’il a posées, dit le Colonel. Cette séance de questions orales avant l’heure au représentant du Comité Militaire de Libération Nationale (CMLN) s’est déroulée dans une salle de cinéma à Gao, en présence de beaucoup de cadres dont les honorables Assarid Ag Imbarcawan, Abouzéidi Ousmane MAIGA et tous les chefs régionaux des services de l’Etat dont Mme KONARE Kadiatou NDAW, Madame Bah Maimouna Issa Tapo, Professeure de Lettres des Lycées et Collèges. Et surtout devant Mme ADIAWIAKOYE Bouli KONE avec qui j’étais dans la même voiture lors de tous nos déplacements au cours de la mission conduite par le Colonel Youssouf TRAORE membre influent du CMLN au moment des faits et un des principaux initiateurs du coup d’Etat du 19 novembre 1968.
La vague d’arrestations de colonels, de commandants, de capitaines, de sous-officiers et de tous les corps d’armée et de sécurité, après les évènements du 28 février 1978, a secoué la société malienne, ébranlé l’outil national de défense et de sécurité et plongé le Mali dans des supputations, des hypothèses, des interrogations, des analyses : S’agit-il d’un coup « d’Etat populaire » ? D’une révolution de palais ? D’un simple règlement de comptes entre putschistes pour le leadership ?
Les Colonels Kissima DOUKARA, ministre de la Défense et de la sécurité, autre bâtisseur de l’Armée après le General Abdoulaye Soumaré ; Tiékoro BAKAYOKO Directeur National de la Police ; Karim DEMBELE ministre des Transports, Charles Samba SISSOKO ministre des Affaires Etrangères tous membres du Comité Militaire de Libération Nationale ; Commandant Bouréïma MAIGA, directeur du SMB ; Capitaine Soungalo SAMAKE, commandant le Camp des Parachutistes ; Commandant Bakoroba DJIRE ; le Capitaine Hamadoun Belco NDJAYE, Commissaire de police du 1er Arrondissement ; Youssouf Balla SYLLA dit Zapata, Commissaire du 3eme Arrondissement ; Commandant Mamadou Bobo SOW, Adjoint du colonel Tiekoro Bagayoko et bien d’autres prennent la route du « Bagne mouroir » de Taoudénit ( titre de l’ouvrage du Sergent-Chef Samba Sangaré) d’où beaucoup d’entre eux ne reviennent pas !
Encore une fois, quel gâchis !
Auparavant un coup d’Etat supposé ou réel des gendarmes dont un détenu serait sorti de la prison par le toit, conduira Mamadou Lamine SISSOKO et d’autres toujours à Taoudénit. Le fils biologique du grand philosophe, écrivain et sage Fily Dabo SISSOKO, Mamadou Lamine, arrêté à Kati le mardi 20 Avril 1976, jugé en Juin 1977 à Bamako, est déporté dans un premier temps à Tombouctou, ensuite à Taoudénit où il sera fusillé, le 06 Octobre 1982 (information fournie par le Ministre et mon cousin par alliance Oumar Hamadoun Dicko).
Pour la troisième fois : quel gâchis !
La liste des victimes militaires du Président et Général Moussa TRAORE mentionnée ci-dessus est loin d’être exhaustive !
Des quatorze (14) putschistes du 19 novembre 1968 et membres du Comité Militaire de Libération Nationale (CMLN) qu’ils étaient, seuls les Généraux Filifing SISSOKO, Amadou Baba DIARRA et Moussa TRAORE lui-même, les Colonels Missa KONE et Mamadou SANOGO, n’ont pas séjourné dans les bagnes, ni de Taoudenit, ni de Kidal, ni d’ailleurs.
Le Colonel Youssouf TRAORE n’a eu le salut qu’en prenant ses jambes à son cou, se déguisant pour se réfugier au Burkina Faso dans la ville de Bobodioulasso abandonnant les membres de la Commission des Enseignants présidée par le
Professeur Modibo DIAKITE avec comme Secrétaire aux revendications Kaourou DOUCOURE à leur triste sort.
Le drame c’est que tous ces officiers supérieurs et subalternes, tous ces sous-officiers étaient dégradés et, devenus de simples soldats de 2ème classe laissés à la merci d’autres soldats de 2ème classe qu’ils avaient eus sous leurs ordres. Certains officiers subalternes comme le tristement célèbre Lieutenant NIANTAO à qui on a fait miroiter la montée rapide en grade, sévissaient contre les détenus politiques, même militaires, les humiliaient, tentaient de les avilir, de les ravaler au rang de bêtes humaines en utilisant un comité dit d’accueil qu’il a créé !…
Ces Colonels, Commandants, Capitaines qui ont, géré le Mali pendant une dizaine d’années, pensé avoir tenu en main le destin de cette province de la grande Patrie Africaine, étaient désormais « Nus parmi les loups », titre de l’œuvre de BRUNO APITZ, un rescapé de BUCHEN WALD, un des multiples camps de concentration NAZIS.
C’est à se demander si consciemment ou inconsciemment le chef de la junte du 19 novembre 1968 ne voulait pas annihiler toute attraction par « la grandeur et les servitudes militaires » et ôter à la jeunesse malienne toute envie d’embrasser le métier des armes et de porter l’uniforme.
Le chef de la junte du 19 novembre 1968 n’a-t-il pas été séduit comme ma génération de civils, par Grégory Peck, David Niven, Antony Quinn, Antony Quayle, Stenley Baker acteurs principaux du film de John Lee Thomson : « Les CANONS de Navaronne » produit en 1961 ?
Ni par les Héros du film « Le jour le plus long » relatant le débarquement des Alliés occidentaux en Normandie le 06 juin 1944, finalisant la libération totale de la France ?
Films qui ont pourtant suscité des vocations chez beaucoup de civils pour le métier des armes et le respect des porteurs de l’uniforme.
De toute évidence, en dépit de ses côtés sympathiques par ailleurs, c’est le chef des Prétoriens du 19 novembre 1968 qui a tué l’Ame de l’Armée malienne, tout Général qu’il soit. Du moins si l’on s’en tient aux faits !
Qui, entre celui qui détruit les Ressources Humaines civiles et militaires et celui qui brûle symboliquement des armes obsolètes est responsable de la mort de l’Armée et de l’Ecole maliennes ? Au peuple souverain du Mali de répondre à cette question cruciale !
Pourquoi au fait la Flamme de la Paix a été allumée à Tombouctou, la Mystérieuse, ville de trois cent trente-trois saints le 27 mars 1996 ? N’est-ce pas les bénédictions de ces Saints, de multiples autres dans tout le reste du pays et la gestion politique et économique somme toute correcte du Président Alpha Oumar
Konaré qui ont permis une accalmie de dix (10) ans, les hostilités entre rebelles et l’armée malienne n’ayant repris qu’en 2006.
Le sort subi par les officiers supérieurs et subalternes du Mali n’est comparable qu’à celui qu’a vécu le Capitaine Dreyfus, dégradé et condamné aux travaux forcés dans le bagne de Cayenne en Guadeloupe. Les Hommes et les femmes de culture se souviennent sans doute du « J’accuse » d’Emile Zola dans l’affaire Dreyfus ».
Il faut l’avouer et le dire sans ambages : l’Equipe du Président de la République pendant dix (10) ans Alpha Oumar Konaré plaçait plus sa confiance en le peuple malien, en les masses laborieuses productrices de richesses qu’en des Armes si nombreuses et si sophistiquées soient-elles !
Du reste que valent les armes sans les Ressources Humaines pour les utiliser avec compétence ?
Bien que risquant de raviver les plaies et de faire saigner les cœurs des ayant droit et des survivants encore et toujours dans la douleur, le Dr Choguel m’oblige à égrener quelques noms de la longue liste des enseignants, ingénieurs, architectes, sportifs, élèves et étudiants de l’Ecole Normale Supérieure, de l’université de Dakar, arrêtés, rasés avec des tessons de bouteille et déportés, qui à Ménaka, qui à Yélimané, qui à Dïola, qui à Kolondiéba, qui à Nioro du Sahel, qui à Inakounder, qui à Bouréïssa, qui à Tessalit, ou à Aguel Hoc, qui à Ansongo !
Peut-être que j’oublie certains lieux de détention.
C’est par vagues successives que l’Intelligentsia malienne était arrêtée.
Ont déjà été mentionnés les Professeurs Dioncounda TRAORE, Modibo DIAKITE, Kaourou DOUCOURE, Tiébilé DRAME, Victor SY Borion (SVB). Ils étaient (12) douze à Ménaka.
Les ont suivis Hamidou ONGOÏBA alias Wamseru A. Asama, Moussa Diaby et dix-huit (18) autres camarades tous de la Commission des Enseignants.
Ces derniers seront affectés dans les différents établissements scolaires de la ville de Gao par le gouverneur Colonel Issa Ongoiba qui fort heureusement ne concevait pas que les lycées, les collèges, les premiers et seconds cycles de l’enseignement fondamental soient privés d’enseignants alors qu’ils en ont tant besoin !
Hamidou Ongoiba alias Wamseru A. Ameru Asama atteint par le virus de l’écriture bien que mathématicien, a écrit à ce jour quatre (04) ouvrages : « les Noces viciées du Nonmon » (éditions Jamana 2006), « Destins croisés Ibrahim » Tome 1 (éditions Togouna Mali 2015) et « Jelika » Tome 2 (éditions Togouna Mali), « Tegu Na ou le grand palabre » (éditions la Sahélienne 2020) qui nous instruisent sur la culture dogon en général, humbébé en particulier.
Voulant à tout prix venir à bout de la contestation, la junte du 19 Novembre 1968, pionnière en la matière, transformera beaucoup d’enseignants en Chefs d’arrondissements.
C’est ainsi qu’à la fin de l’exécution de leur peine, ils sont affectés, d’abord comme Secrétaires d’arrondissements.
- Modibo Diakité à Haoussa-Fulan
- Aliou Diarra à Ouatagouna
- Kaourou Doucouré à Djebock
- Yamoussa Coulibaly à Temera
- Victor Sy à Intilit
- Dioncounda Traoré à Temera
- Abdoulaye Traoré à Ambiri
- Fousseini Camara à Gossi exilé par la suite
- Abderahmane Diallo à Mandiakoi-Rhassous
- Harouna Konaté à Bambara -Rharous
- Aldiouma Diarra à Almoustrat
- Tiebilé Dramé à Talatai
Quelques mois après, ils deviennent chef d’arrondissement :
- Victor Sy à Raz-EL-Ma où il fut emmené manu militari avant de s’exiler.
- Kaourou Doucouré à Bambara Maoudé
- Tiébélé Dramé à Ouatagouna
Certains parmi les douze (12) prennent goût aux délices du commandement et restent dans l’administration.
D’autres passionnés par la transmission du savoir et toujours dans le Sacerdoce ou ne rejoindront jamais leurs postes, ou regagneront les classes dès que leur sanction prendra fin. Vous les connaissez !
Tiébélé Dramé en exil, se convertira en Défenseur des Droits Humains et rendra beaucoup de service aux démocrates maliens au sein d’Amnesty International !…
L’arrestation d’avril 1969 des sept (07) militants du Parti Malien du Travail (PMT) est concomitante à celle du Capitaine Dibi Syllas DIARRA. Les sept dirigeants du PMT sont bien connus : Les professeurs Abderahmane Baba TOURE alias Bilal (Yélimané), Marie Bernard SISSOKO alias Mongontafé de l’ENSUP (Kadiolo), le Professeur Mamadou DOUCOURE dit V zéro, professeur de Lycées et collèges (Yorosso) ; Santigui MANGARA détenu à Niono, élève à l’ENSUP (Ecole Normale Supérieure) ; les Ingénieurs Kadari BAMBA (Menaka) ; Ogo NIANGALY Monobème (Kolondiéba), le Contrôleur des PTT Oumar Sadou YATTARA, détenu à Koro ou Yanfolila selon les sources.
Suivront dans les prisons, les militants du RPM (Regroupement et non Rassemblement) des Patriotes Maliens dirigé par le Professeur de mathématiques
Ibrahima LY devenu brillant écrivain à sa libération, le premier à lancer des tracts pour dénoncer le coup d’Etat du 19 novembre 1968. A qui nous devons « Toile d’araignée » et « les Noctuelles vivent de larmes ».
Les Professeurs Mohamedoun DICKO (ENSUP), détenu à Boureissa, Séydou THIERO des Lycées et collèges (Tessalit), Mani DJENEPO professeur d’éducation physique, Adama SAMASSEKOU prof de linguistique détenu à Dioïla, les Ingénieurs Cyr Mathieu SAMAKE détenu à Ansongo, Samba SIDIBE à Agel Hoc, l’architecte Cheikh Sadibou CISSE est lui à Ségou ; l’économiste Bakari Konimba TRAORE dit Pionnier est à Inakounder, Jean Etienne DJENDJERE à Ménaka.
Nous devons à Pionnier beaucoup d’ouvrages dont un des plus récents s’intitule « SAVOIRS !!! » (Socio-Ecolono-migique).
Ces enseignants, ingénieurs, architectes, économistes, résistants chevronnés à toute dictature fût-elle armée, sont pour l’essentiel les fondateurs du Parti Malien pour la Révolution et la Démocratie (PMRD).
Le bureau National de l’UNTM (Union Nationale des Travailleurs du Mali) composé essentiellement d’enseignants mais comprenant aussi des Ingénieurs, d’autres composantes de la fonction publique et de la société malienne sera dissout bien que démocratiquement élu lors du deuxième Congrès de la centrale syndicale Unique à l’époque, en 1970.
Sommés d’aller représenter le Mali au Congrès de la Panafricaine syndicale bien que leur Centrale soit dissoute, les membres du bureau de l’UNTM opposeront un refus catégorique à la sommation. Ils seront pour beaucoup arrêtés et détenus.
Les membres du bureau du SNEC avec à sa tête Soumana Mamadou MAIGA déclenchent une grève pour exiger la libération de leurs camarades syndicalistes et sont également arrêtés, torturés, rasés avec des tessons de bouteille (c’était le style de torture CMLN) et obligés de chanter « Soldat engagé librement ! Librement ! » sur les antennes de la Radio Mali.
Ma génération et peut être les plus jeunes que nous, se souviennent probablement du propos tenu par Soumana Mamadou MAIGA, Secrétaire général du SNEC (Syndicat National de l’Education et de la Culture) et Adjoint du camarade Fambougouri DIARRA, Secrétaire Général du bureau de l’UNTM « La raison du plus fort est toujours la meilleure » citant la fable de Jean de la Fontaine et ajoutant « Aujourd’hui vous êtes les plus forts ». Demain est entre les mains de Dieu ! Qui sait, lequel sera le plus fort demain !
Il serait fastidieux de lister le nombre d’enseignants, arrêtés, torturés et détenus parce que jugés dangereux politiquement pour la Junte du 19 novembre 1968.
Citons tout de même quelques noms assez connus après ceux déjà mentionnés : les Professeurs Sidiki DIARRA, devenu président de l’Assemblée nationale sous
le régime de Moussa TRAORE ; Mamadou SARR dont un Lycée porte aujourd’hui le nom ; Abdoulaye BARRY dont le nom est attribué à la DNAFLA ; Hella DIALLO grand cadre de l’Education.
Combien de fois l’éminent professeur de philosophie Kari DEMBELE a été trimbalé par des militaires en sang mais digne et présenté à ses collègues et à ses élèves suscitant la colère noire de la directrice de l’Ecole Normale Supérieure Mme KEITA Rokiatou NDJAYE qui exigea que les menottes lui soient enlevées immédiatement avant qu’elle réponde à toute question.
Combien de temps ont croupi dans les différents centres de détention de Bamako, les professeur Yoro Diakité, Issa N’Diaye et Youssouf Ganaba, Syndicalistes et camarades de lutte pour l’avènement du 26 mars 1991 et l’instauration d’une démocratie large et profonde ?
Arrêtons là l’énumération des enseignants brimés, humiliés, traités comme moins que rien, tuant ainsi l’âme de l’Ecole malienne.
La Junte du 19 novembre 1968 se souciait très peu de l’Education.
Les Etudiants ont payé un lourd tribut, de leur vie même comme ce fut le cas d’Abdoul Karim CAMARA dit Cabral, d’Ibrahima THIOKARI et de leur aîné Cheikh Oumar TANGARA. Ce dernier, manœuvré au camp para bien que cardiaque attesté par un certificat médical, en est mort ! D’autres aînés rapatriés de Dakar à des dates différentes seront enfermés, torturés, mais auront la vie sauve tels que Cheikh Mouctari DIARRA, Auguste CISSE, Professeur et Imam Hamidou Magassa dit Ganganas et Pr Baba Koumaré, le ministre Soumaila Cissé etc.
Younoussi TOURE sera arrêté, emprisonné pour vente du Journal FASO, journal de l’ASMD (Association des Scolaires Maliens de Dakar).
Les Etudiants de France en vacances seront recherchés pour diffusion de « l’Etudiant Malien » bulletin des Etudiants et stagiaires maliens en France (l’A.E.S.M.F.). Certains camarades d’entre eux ont été arrêtés et enrôlés dans l’armée tels Mamadou Santara Ancien Secrétaire Général du Gouvernement du General Président Moussa Traoré, puis Secrétaire général de l’Assemblée Nationale pendant au moins dix (10) ans sous la IIIème République ; le Docteur Vétérinaire Ousmane Guindo, futur conseiller à l’Assemblée nationale ; le Camarade et Prof de Biologie végétale Alassane Mahmoudou Cissé. Ils seront détenus comme Soldat de 2eme classe à Ségou, manœuvrés à souhait et traités de mauviettes. Ils perdent deux (02) ans avant de reprendre leurs études.
Le camarade Ibrahim Kampo échappera de justesse à l’arrestation car prévenu par ses petits frères et cousins qui cachaient le reste des exemplaires de « l’Etudiant Malien » pendant que le grand frère s’éclipsait dans Konnan.
Mahamoudou Cissé également étudiant en psychopédagogie à Bordeaux est arrêté à Djenné emmené manu militari à Mopti pour diffusion de « l’Etudiant Malien ».
Lui aussi échappe à l’enrôlement dans l’armée grâce à Mahdi Diallo, gouverneur de la région et Baouro Cissé, responsable régional des finances en jouant sur la différence d’orthographe de prénoms : celui figurant sur la convocation Mamoudou et celui écrit sur la carte d’identité de l’étudiant Mahamoudou Cissé. La gendarmerie de Mopti le libère et la famille organise rapidement son départ en France aussi discrètement que possible !
C’est la traque organisée des étudiants en vacances cette année-là !…
C’est dire que la Junte du 19 novembre 1968 ne se souciait que de sauvegarder son pouvoir et non de promouvoir l’Instruction, l’Education et la Culture.
Face à une telle répression beaucoup d’enseignants, beaucoup d’étudiants, seront obligés de se réfugier qui en Côte d’Ivoire, qui à Dakar, qui au Gabon, qui au Cameroun, qui au Burkina Faso, qui en France, qui en Guinée soit pour enseigner, soit pour poursuivre les études ; dans tous les cas pour continuer la lutte jusqu’à la chute de la dictature militaire !…
Aussi ne doit-on pas s’étonner d’entendre ces prétoriens répéter : « Une bonne relation vaut mieux que dix (10) ans d’études », ôtant toute envie de savoir à la Jeunesse malienne.
Conséquemment le peuple malien ne doit pas non plus être surpris de voir pulluler dans son pays « des diplômés sans culture » pour reprendre l’expression favorite du premier ministre du Togo Edem Kodio.
A vrai dire, l’Ecole malienne, l’Education, la Culture n’étaient pas les préoccupations majeures du General-Président Moussa Traore.
Te rappelles-tu Choguel du cri du cœur du Président de la République Alpha Oumar Konaré, dès le début de son premier mandat : « Un village, une école ou un CED (Centre d’Education pour le Développement) ! … », Expression de sa vision de l’Ecole malienne, expression équivalente à celle de l’OMS : « la Santé pour Tous en l’an 2000 » énoncée à Alma-Ata en 1978, lors de la conférence tenue sur le thème les « Soins de santé primaires » ?
Ces visions ne sont pas démagogiques, des slogans creux mais des rêves pour le Mali et l’humanité. Des utopies peut-être ! Mais le monde peut-il avancer sans Utopie ?
Rêve, Utopie ou pas, ce qui est sûr, c’est que beaucoup de lycées et collèges, d’établissements du premier et second cycle de l’enseignement fondamental ont été construits un peu partout à travers le pays pendant les dix (10) ans de gestion du premier Président de la IIIe République !…
Des écoles du premier cycle ont vu le jour dans maints gros et même petits villages du pays.
S’agissant de la Défense et de la Securité, le Président Alpha a confié le département des Forces Armées et des Anciens Combattants au Dr Boubacar Sada SY dès qu’il a compris que la situation du pays exigeait que soit à la tête de cet important département un Homme ferme sur les principes, souple en tactique, très ouvert, innovateur. Les maliennes et maliens se souviennent de cet homme qu’ils ont toutes et tous pleuré après sa perte tragique dans des circonstances non encore élucidées.
Tout le monde se souvient de sa phrase devenue célèbre : « Être Chef, c’est prendre des décisions difficiles ».
Phrase prononcée après deux (02) actes jugés téméraires par le commun des mortels, mais normaux pour lui qui voulait rebâtir l’Armée. Les lois militaires qu’il a fait voter par l’Assemblée Nationale avant le terrible accident du 18 février 1995 sont des fondements pour l’émergence d’une Armée Nouvelle. Ce triste anniversaire a été commémoré par les FAMAS et l’Association Boubacar Sada Sy (ABASSY) chaque année jusqu’en 2022 date où l’ABASSY seule a prié sur les tombes des deux (02) amis, les docteurs vétérinaires Oumar Ba de la Mauritanie et Boubacar Sada Sy ministre des Armées et des Anciens Combattants. Son disciple Mahmoudou Bah plein d’admiration pour Bouba, a repris le flambeau en axant ses efforts sur l’amélioration des conditions d’existence matérielle, morale et spirituelle du Soldat malien en vue d’honorer la mémoire de son père spirituel prématurément arraché à son affection.
Sache Choguel qu’Alpha Umar a été élu à l’unanimité, par toutes les Abeilles.
Ce ne fut pas un cadeau offert par complaisance. Il était à l’intersection des générations. Il a milité au sein de la jeunesse de l’Union soudanaise RDA et connaissait beaucoup des dirigeants de cette formation politique créée à Bamako le 18 Octobre 1946 pour l’émancipation des peuples africains. Au demeurant, Mme Keita Mariam Tarawele, Mme Diallo Awa Keita, leurs maris, frères, beaux-frères, leurs neveux, compagnons de lutte, dont beaucoup d’enseignants membres du CNDR (Comité National de la Défense de la Revolution), des CLDR (Comités Locaux de la Défense de la Revolution) ; dirigeants de la Milice Populaire des Brigades de Vigilance des Services civiques entrainées par le Lt Moussa Traoré ; directeurs des principales Sociétés et Entreprises d’Etat, Responsables de la jeunesse de l’USRDA, permanents du parti, membres de la Délégation Législative, seront les premières victimes du coup d’Etat qui a mis fin à l’expérience de la construction d’une société socialiste au Mali. Emprisonnés à Sikasso, à Kayes, en divers endroits de détentions du Mali, les principaux dirigeants de l’USRDA seront déportés à Kidal ou à Intadenit pour les plus jeunes.
Le Docteur Sidi Adama Konaré, directeur Régional de la Santé à Gao m’a fait l’insigne honneur de m’envoyer à Kidal pour me rendre compte de leur état de santé et de faire rapport sur instruction du CMLN sous la pression de diverses organisations de défense des droits Humains en général, des droits des détenus politiques en particulier dont Amnesty International et le CDLDM (Comité de Défense des Libertés Démocratiques au Mali) créé par l’AESMF, la STMF (Solidarité des travailleurs Maliens en France) dirigée par les Camarades Moussa Thiam, Moussa Kanouté dit grand chef, Sara Kanouté (père du footballeur Oumar Frederick Kanouté), Makan Kamara ; Boubacar Kanouté (oncle de Iba Ndiaye, Adema-URD).
Le Front Démocratique des Patriotes Maliens en France (F.D.P.M) dirigé par le Ministre Moussa Daba Keita dit Taty, Bassirou Diarra (RDA) ; Cheick Tidiane Dembélé (PMT) les dirigeants de la STMF susmentionnés, des personnalités politiques et médicales françaises.
L’état de Santé de ces détenus nécessitait une évacuation d’urgence à Bamako de Mrs, Mamadou Diarrah, Amadou Seydou Traoré dit Amadou Djicoroni, Samba Lamine Traoré, Harouna Sow, le Dr Konimba Pleah. Une évacuation à Gao, du Dr Vétérinaire Mamadou Sarr, directeur de l’Ecole du Parti, Kansoro Sogoba, directeur National du service civique,
Bengoro Coulibaly, dirigeant de la Jeunesse de l’US-RDA.
Le camarade Harouna Sow dont j’étais un cadet des cours Normaux, lui de Banakoro et moi de Sevaré, m’a dit : « Ali ne te fais pas d’illusions. Ils ne nous évacueront jamais ! Pour eux, nous sommes là pour y mourir. Informe ma nièce Mme Soumaré Rokiatou Lamine Sow de mon état de Santé. Elle m’enverra des médicaments comme elle l’a toujours fait ».
Tonton Mamadou Diarrah, en piteux état m’a tenu les mêmes propos. Le CMLN ne s’est décidé à l’évacuer par la route que lorsqu’il a craint qu’il meure en prison comme David Coulibaly et d’autres. Comme si le CMLN n’avait pas un avion militaire !…
Le seul des Détenus Politiques visité à Kidal et à In-Tadenit qui était en bonne santé apparente, était le ministre Mamadou Madeira Keita.
Le président Modibo Keita a été évacué à Bamako, la veille de mon arrivée à Kidal malheureusement pour y être assassiné au « Camp para » de Djicoroni ! On ne saura jamais de quoi, il est mort, l’autopsie n’ayant pas été pratiquée. Et c’est Dommage !
Honte à Ceux-là parmi les membres du comité Militaire dit de Libération Nationale qui ont un jour organisé à In-Tadenit une séance de bastonnade des Pionniers de l’Indépendance du Mali, des notabilités, des notoriétés, des autorités morales du Pays, y compris les doyens, les Présidents de l’Assemblée Nationale
Mahamane Alassane Haidara, Cherif de la ville Sainte de Tombouctou, Tonton Yacouba Maiga, prince de Tassiga, cercle d’Ansongo, région de Gao.
Pourquoi avoir organisé cette séance de bastonnade ? Pour punir les Pionniers de l’indépendance qui ont osé réclamer leur droit de réponse pendant un quart (15) d’heure aux mensonges déversés sur leur gestion pendant trois (03) mois sur les ondes de Radio-Mali !
En assassinant le Président Modibo Keita Major de sa promotion de l’Ecole William Ponty ; en humiliant le Président Mahamane Alassane Haidara, lui aussi major de sa promotion de la même prestigieuse Ecole, enseignant de grande réputation au Soudan français ; en soumettant leurs cadets, les enseignants Amadou Seydou Traoré dit Amadou Djicoroni, Samba Lamine Traoré longtemps en service à Mamou « la Rouge » (République de Guinée) , Mamadou Soumaila Dia permanent du parti, Harouna Sow dirigeant de la Jeunesse de l’US-RDA, aux mêmes supplices et actes d’humiliation ; en tentant de débaucher d’éminents enseignants pour en faire des administrateurs, parfois avec succès il est vrai, peut-on être considéré comme soucieux de la promotion de l’excellence dans l’Ecole malienne ?
Le Président Alpha a fréquenté les leaders du Parti Africain pour l’Indépendance (PAI) dont certains de ses aînés étaient membres. Il a été militant du Parti Malien du Travail (PMT) jusqu’à sa dissolution.
Curieux et Historien, il se souciait de connaitre tous les partis et mouvements Clandestins : Union des Forces démocratiques de Me Demba Diallo (UFD) ; le Parti communiste malien ; « Sur la voie du Bolchevisme » (SVB), dissidence du PMT qui donnera naissance au journal « SanFing » dirigé par le camarade Mohamed Tabouré et à l’Union de lutte Tiemoko Garang Kouyaté dirigé à ses débuts par le Camarade Yoro Diakité ; le PMRD (Parti Malien pour la Revolution et la Démocratie) dont il a accompagné les émissaires, les Professeurs Mamadou Lamine Traoré, le philosophe, et Adama Samassekou, le linguiste, pour remettre au PMT, les Statuts, le règlement intérieur, le projet de société et le programme de leur parti dans la clandestinité au domicile de Madame et Monsieur Bernard Duflo, mes maîtres en médecine, au 199, Rue de Vaugirard dans le XV -ème Arrondissement (Paris).
Il est proche des dirigeants de l’AEEM, tout en collaborant avec ceux de l’UNJM quand il était ministre de la Jeunesse, des Arts et de la Culture avec l’acceptation de son parti, le PMT à qui il rendait compte régulièrement pendant sa mission. Le PMT ne pratiquait-il pas l’entrisme, dénoncée par le parti SVB ?
Son discours de clôture lors d’une des Biennales sous le régime du CMLN, cause probable de sa sortie du gouvernement, avait frappé les esprits à l’époque et fait dire à des analystes politiques de cette période : Ce jeune a sûrement un destin national !…
Il est créateur d’organisations, comme la MUTEC (Mutuelle des Travailleurs de la Culture) qui soulagera beaucoup les enseignants aux salaires modestes et payés irrégulièrement dans la prise en charge de leur santé.
La coopérative Culturelle Jamana, plus tard Jamana-Echos, outre qu’elle a créé des emplois, sera un formidable outil de combat pour l’avènement du 26 mars 1991 et pour l’avènement de la Démocratie. Un espace culturel et de formation des journalistes.
Archéologue, il est passionné des Musées. Ses collègues muséologues du monde lui ont fait confiance et l’ont élu comme Président de leur Association.
Avec un tel parcours, syndical, associatif, politique, d’animateur des mouvements de jeunesse, de gestionnaire de coopératives économiques, il était désigné pour être le candidat de la Ruche à l’élection présidentielle. Il en avait le profil dans la phase de la révolution Nationale, Démocratique et populaire qui s’annonçait, en dépit de tous ses défauts connus ou inconnus de ses camarades !… Il n’y a pas d’être humain parfait, c’est un vieil adage universellement connu.
La vérité historique voudrait que je dise par souci de protection, excessive peut-être, de leur candidat, certains de ses aînés voulaient qu’il acceptât d’être le Secrétaire à la communication, porte-parole d’Adema PASJ, pour lui éviter un lynchage médiatique dès lors qu’il est président du parti, par conséquent candidat potentiel à l’élection présidentielle.
Ayant compris que, pour Alpha, cette proposition n’était pas une opportunité de se faire connaitre davantage par les maliennes et maliens mais plutôt de l’arnaque, ces aînés ont admis, volontiers, que leur cadet soit Président du Parti car les membres du dernier bureau politique du PMT : Abderahamane Baba Toure alias Bilal, premier secrétaire ; Kadari Bamba, deuxième secrétaire ; Ali Nouhoun Diallo alias Thierno, troisième ou quatrième secrétaire ; les docteurs vétérinaires Birama Diakité alias Badara et Fernand Traore dit Goblot ; les professeurs d’enseignement supérieur, respectivement de physique et de Chirurgie Générale, Salikou Sanogo et Abdoul Traore dit Diop alias Zapata, (son nom de clandestinité) ; n’étaient intéressés par la Présidence, ni du parti, ni de la République !…
Encore moins les autres vétérans du PMT et alliés Yolo Tolo, Soumana Mamadou et Yaya Sori Maiga, Umar Issiaka Bah, Mörike Konaré, le Dr Vétérinaire Ngolo Traore, N’FaNyanama Koné et enfin Jibril Aw.
Les contemporains d’Alpha non plus, militants du PMT et des Partis alliés n’étaient pas tentés par « l’exercice solitaire du Pouvoir ».
Alpha avait un boulevard devant lui pour accéder au Palais de Koulouba avec les applaudissements de la social-démocratie malienne, africaine et internationale
Avec les applaudissements de plus de la moitié du peuple malien !
Choguel, en affirmant que c’est Alpha Oumar Konaré, premier Président de la IIIe République qui « a tué l’Ecole et l’Armée maliennes », ne crains-tu pas d’être le « Voleur qui crie au voleur ! » ?
En ces temps-là, militer avait du sens. C’était la dédicace totale à la cause du Mali, de l’Afrique et de la fraternité humaine, la dédicace au progrès de la société humaine, sur les plans matériel, certes, mais surtout intellectuel, moral et spirituel. Sans arrière-pensée, sans calcul aucun.
Imaginez-vous, sur les vingt-trois membres du comité Exécutif élus au congrès constitutif d’Adema-PASJ le 26 mars 1991, aucun ne figurait sur la première liste des candidats aux élections législatives.
Ce sont les camarades Alpha Oumar Konaré Président de la République ; Feu Soumeylou Boubeye Maiga alors directeur de la Sécurité d’Etat et le Dr Vétérinaire Bocari Treta, secrétaire à l’organisation qui, considérant cette situation anormale ont posé le problème au comité Exécutif. Celui-ci au cours d’une réunion a intimé l’ordre aux professeurs Bocar Sidi Sall (Chirurgien) Ali Nouhoun Diallo (médecin interniste) à Dioncounda Traoré (mathématicien) à Tiemoko Sangare (docteur en Géodésie) d’aller se présenter respectivement à Niafounké, Douentza, Nara et Bougouni.
L’auteur de ces lignes ne s’est exécuté qu’à l’hôtel Kanaga de Mopti sur insistance du Président Alpha auprès du Prof Abderahamane Baba Touré, membre du CTSP (Comité Transitoire de Salut du Peuple), venu dans la capitale de la Ve région pour une conférence de réconciliation Nationale entre le Mali et les MFUA (Mouvement et Front Unifiés de l’Azawad) après celle manquée de Ségou.
Celui-ci rabroue son fils spirituel et lui fait une injonction d’aller à Douentza avec l’ingénieur agronome Amadou Abdoulaye Maiga en service à l’« OPERATION Riz Mopti » en mission d’Adema-PASJ pour informer la section de la décision du comité exécutif.
Traiter ces hommes et ces femmes de la Ruche des années 90 pour moins que rien, de négatif n’est tout simplement pas raisonnable. Encore moins sage !
Choguel, je ne parlerais pas, pour le moment, de ta gestion de l’Etat en tant que ministre, en tant que Premier ministre par respect pour Mme MAIGA Fady EL Hadj, amie de Mme MAIGA Kadji Hammadoun NIALIBOULY, ma cousine et camarade de promotion de l’Ecole primaire à Douentza. Par respect pour Assalia Mohamed MAIGA, grand douanier et patriote. Par respect des populations de Tacharane, Tabango, Bara, de Bazi, de Monzonnga, de Bentia Koukia, premiere capitale de l’empire Songhoi dont le PM Usmann Issoufi Maiga alias Pinochet est un illustre fils. Par respect des populations de Nfafa et du Gabéro.
Choguel, ressaisis-toi ! Tu dois beaucoup au Mouvement Démocratique.
Que tout le monde sache une fois pour toutes que le Président Alpha Oumar KONARE, premier Président de la IIIème République a été élu à l’unanimité, Premier Président de la Ruche au Congrès constitutif d’Adema, le Parti Africain pour la Solidarité et la Justice (Adema-P.A.S. J).
Je dis bien élu par toutes les Abeilles y compris celle qui, au Perchoir, paraissait être le chef de l’opposition par respect strict de la sacro-sainte Loi de la séparation des pouvoirs qui voudrait que l’Assemblée Nationale ne soit jamais une chambre d’enregistrement.
Et elle ne l’a pas été pendant les dix (10) ans de collaboration fructueuse entre la première et la troisième institution par ordre d’énumération dans la constitution du 25 février 1992.
Que personne ne se méprenne, s’attaquer au président Alpha Oumar KONARE, c’est s’attaquer à toute la Ruche, et logiquement à tous ceux et toutes celles qui ont été membres des différents gouvernements du Président Alpha Oumar KONARE ; c’est s’attaquer à ses alliés politiques : les Partis signataires du Pacte Républicain (PSPR) qui ont regroupé l’Union Soudanaise Section du Rassemblement Démocratique Africain (U.S.-R.D.A.) ; l’Union des Forces Démocratiques (U.F.D.) de Me Demba Diallo ; le Parti pour la Démocratie et le Progrès (P.D.P.) de Me Drissa TRAORE et de Mamadou YOSSI ; le Rassemblement Malien pour le Travail (RAMAT) du Pr Abdoulaye Mako ; le Rassemblement pour la Démocratie et le Travail (R.D.T.) d’Amadou Ali Niangado, de l’ambassadeur Bocar Kassé et d’Ambadio Kassogué ; le Front Populaire Malien-Alliance pour le Développement Economique et Social (A.D.E.S.) de Mamadou Papa Sidibé ; la Convention Nationale pour la Démocratie et le Progrès (C.N.D.P.) créée en 1996, qui elle aussi a regroupé en plus des PSPR, le Parti pour la Renaissance Nationale (PARENA), la Convention Démocrate-Sociale (CDS) de Mamadou Blaise Sangaré ; le Mouvement Citoyen-Cercle des Démocrates Républicains (MC-CDR) de Me Boubacar Karamoko Coulibaly ; l’Union pour la Démocratie et le Développement (UDD) de Moussa Balla Coulibaly, de Maitre Hassane Barry et Mahamane Rakibou Toure, aujourd’hui dirigé par Tiéma Hubert Coulibaly ; la Convention Parti du Peuple (COPP) de Me Mamadou Gakou et de Madame Ascofaré Houlematou Tamboura. Toutes ces formations politiques ont participé à la gestion concertée des institutions.
Dès lors, les maliens et les maliennes sont en droit d’attendre, particulièrement de ceux et de celles qui ont géré les ministères de la Défense et de l’Education de réagir comme il sied aux propos de Dr Choguel Kokala MAIGA, Premier Ministre de la Transition, Chef du gouvernement du Colonel Assimi GOÏTA. Par simple honnêteté intellectuelle et par sens de la redevabilité envers le peuple malien !
Si terminant son deuxième et dernier mandat, Alpha a cru devoir dire qu’il a échoué dans le domaine de l’Education, c’est sûrement par humilité et eu égard à la grande Ambition qu’il nourrissait pour le Mali en général et pour l’Ecole malienne en particulier !…
Choguel, mon beau fils, ne touche plus à Alpha, mon petit frère si tu veux continuer à bénéficier de mon amitié qui est réelle !…
Bamako le 30 Août 2023.
Pr Ali Nouhoun DIALLO, premier Secrétaire Politique élu au Congrès constitutif d’Adema-P.A.S. J, Ancien Président de l’Assemblée nationale pendant les dix ans de gestion du Pays par le Président Alpha Grand Officier de l’Ordre National du Mali distinction décernée par le Président Alpha Oumar KONARE.