La Côte d’Ivoire présente un profil séduisant et demeure une réelle locomotive de croissance pour les pays de l’Afrique de l’Ouest, selon Attijari Global Research (AGR). “Les risques qui planent autour du pays seraient plutôt d’ordre exogène, mais c’est sans compter sur la résilience du pays avérée lors des précédents chocs”.
Le dernier research report d’Attijari Global Research est consacré à la Côte d’Ivoire et intitulé “Côte d’Ivoire: une régularité payante en termes de croissance”.
“Assurément, la crise Covid-19 est dépassée en Côte d’Ivoire qui confirme son cap de développement avec une croissance prévisionnelle de 7,3% en 2023, dans la fourchette haute de la croissance normative du pays. Une performance qui promet d’être soutenue à l’avenir avec une projection de croissance à moyen terme du FMI de 6% pour la période 2023-2027”, ajoute AGR.
À l’origine, les analystes relèvent 3 principaux leviers. Il s’agit, dans un premier temps, de la poursuite du développement des industries agroalimentaire et construction, tout autant que les secteurs des télécoms et les transports, notent-ils, relevant par ailleurs que le secteur agricole, bien qu’il pèse 20% de l’économie et représente près de 50% de la main d’œuvre, n’assure qu’une croissance timide en raison du manque de productivité et d’exposition aux aléas climatiques.
Le deuxième levier est la découverte de nouvelles réserves de pétrole. “En effet, l’opérateur italien ENI estime les réserves additionnelles autour de 1,5 à 2 millions de barils par rapport à une production effective de 8,8 millions de barils en 2021. L’apport attendu de ces découvertes pourrait être significatif en 2026E en fonction des investissements à réaliser”, explique AGR.
Le troisième levier est la marge de progression en matière de transformation des produits exportés dont le ratio actuel demeure limité. D’après AGR, seul 25% du Cacao exporté en 2021 était considéré comme à grande valeur ajoutée, contre 14% pour les noix de cajou.
Parallèlement, la politique budgétaire œuvre pour l’accompagnement de cette croissance tout en veillant à maintenir l’équilibre des finances publiques, indique la même source, ajoutant que pour cela, la Côte d’Ivoire fait preuve d’une bonne capacité de mobilisation des ressources particulièrement en matière de recettes fiscales, leur contrepartie non fiscale demeure à développer.
Dans ce contexte, poursuit AGR, l’année 2023 ne fait pas exception où le Ministère des Finances projette une forte progression des recettes qui rattrapent des besoins budgétaires en nette hausse. De ce fait, le déficit budgétaire devrait poursuivre son rythme baissier à 4,8% sans pour autant passer sous la limite communautaire maximale de 3,0%.
Cette situation, soulignent les analystes, appelle à une plus grande vigilance au vu du coût de la dette qui gagne de l’ampleur, réduisant de la marge de manœuvre pour les autres impératifs budgétaires.