Des gens légers comme une plume d’oiseau sur le landerneau politique national et des leaders d’opinion qui ne peuvent mobiliser aucune mouche s’activent sur le terrain pour demander au président de la transition de se présenter à l’élection présidentielle prévue en 2024. En répondant à cet appel, il sera à la merci des loups de la communauté internationale qui n’entendent que cette occasion pour se venger de lui et la cible privilégiée des politiciens. Pour son honneur et sa dignité, il a intérêt à renoncer à ce projet chimérique.
Depuis un certain temps, les oiseaux de mauvais augure appellent de tous leurs vœux le colonel Assimi Goïta à devenir leur porte-étendard à l’élection présidentielle prévue en 2024. Ils avancent l’argument selon lequel il serait l’homme de la situation pour poursuivre l’œuvre qu’il a entreprise depuis qu’il a évincé le colonel à la retraite Bah N’Daw à la tête de la transition, en mai 2021. Ces laudateurs oublient certainement que la gestion d’un président de transition est différente d’un président élu. Nous ne disons pas qu’il n’a pas qualité à se porter candidat, mais pour qu’il reste dans l’Histoire et continue à alimenter les pages glorieuses de la lutte anti-néocoloniale, il lui revient de stopper cette campagne folklorique qui écorche son image. Car, elle est menée par des gens dont la plupart sont décriés dans leur propre fief électoral.
À moins d’une année de la présidentielle, la fièvre électorale gagne le Mali. Un seul nom domine le débat politique : la candidature du colonel Assimi Goïta. Le terrain politique est pris d’assaut par des associations et des mouvements dont certains roulent sous la bannière de l’humanitaire et d’autres avec l’étiquette politique. Ils ont en chœur la victoire du président de la transition à la prochaine élection présidentielle, si elle aura lieu comme prévu en 2024. Ils mettent en avant le bilan à mi-parcours de la transition. Un bilan à leurs yeux qui a restauré l’honneur et la dignité du peuple malien qui a souffert dans sa chair les affres d’une gestion démoniaque des démocrates qui ont mis les richesses nationales à leur service. Ils poussent leur audace jusqu’à dire qu’il est l’homme de la situation pour tenir le flambeau de la refondation du Mali, slogan de la transition né à la suite de la contestation populaire qui a chassé le président Ibrahim Boubacar Kéita du pouvoir, le 18 août 2020. Aussi, misent-ils en contribution les réseaux sociaux. Ils en ont fait, la semaine dernière, leurs choux gras. Cette fois-ci, la tâche revenait aux animateurs des différentes plateformes de discussions proches de la transition d’alimenter le débat sur la candidature du colonel Goïta.
Le pré-sondage ne semble pas porter les fruits escomptés. Et la fièvre électorale s’est estompée d’elle-même. La raison est tout simple. Les femmes et les hommes chargés de la pré-campagne électorale ne donnent aucune garantie pour drainer l’électorat au profit du colonel- président.
Selon des observateurs de la vie politique malienne, ils sont néophytes sur le terrain politique et ne sont pas habitués à la compétition électorale pour faire gagner un candidat, surtout pour l’homme (Assimi Goïta) dont la candidature sera contestée au moment menu. D’ailleurs, on les qualifie des gens légers comme une plume d’oiseau sur le landerneau politique national et des leaders d’opinion qui ne peuvent mobiliser aucune mouche. On s’étonne même de leur activisme sur le terrain pour demander au président de la transition de se présenter à l’élection présidentielle prévue en 2024.
En répondant à cet appel, des rêveurs vont entraîner le colonel Assimi Goïta sur une plate glissante dont les conséquences seront non seulement fatales pour lui et désastreuses pour notre pays. Et une fois élu, il sera à la merci des loups de la communauté internationale qui n’entendent que cette occasion pour se venger de lui et la cible privilégiée des politiciens en mal de popularité. Pour rester dans l’Histoire, il a intérêt à renoncer à ce projet chimérique. Son honneur et sa dignité en dépendent.
«Le cimetière est plein d’indispensables», dit-on.