Mali-Côte d’Ivoire, c’est l’une des affichages des quarts de finale de la CAN, Côte d’Ivoire 2023. Les deux nations en découdront aujourd’hui, au stade de la Paix à Bouaké pour une place dans le dernier carré de cette 34ème édition de la CAN. Ce sera un duel de voisins quand on sait que le Mali et la Côte d’Ivoire partagent une frontière distante de plus de 500km, située au nord-ouest de la Côte d’Ivoire et au sud-ouest du Mali. De 1962 à cette année, les Aigles du Mali et les Éléphants de Côte d’Ivoire, se sont affrontés 39 fois et ce quart de finale marquera la 40ème confrontation entre les deux sélections (si on prend en compte le dernier Côte d’Ivoire- Mali qui s’est arrêté à la mi-temps pour cause de pluie, ce sera la 41ème rencontre, toutes compétitions confondues).
Lors des 39 matchs précédents, le Mali n’a enregistré que 4 victoires contre 25 victoires pour la Côte d’Ivoire et 10 matchs nuls. La dernière victoire des Aigles sur les Éléphants remonte au 13 mai 1995, en match amical à Abidjan grâce à une réalisation d’Abdoul Karim Magassouba. L’histoire des confrontations entre les deux pays a débuté en 1962 lorsque la sélection ivoirienne est venue au Mali disputer deux matches amicaux contre les Aigles. Le 4 février 1962 lors de la première explication entre les deux sélections, le Mali l’a emporté 4-0 grâce aux réalisations de Samba Bass, Moussa Diallo « Balani », Bakary Samaké « Bakaridjan » et Karounga Keïta « Kéké ». 48h plus tard (6 février 1962) les Ivoiriens prennent leur revanche en s’imposant 2-0.
En phases finales de la CAN, le Mali et la Côte d’Ivoire se sont affrontés à 5 reprises avec un bilan de 4 défaites et 1 nul pour les Aigles. Le 10 avril 1994, la Côte d’Ivoire s’est imposée 3-1 lors du match de classement de la CAN, Tunisie 1994, avant de remettre ça lors de la 3ème journée de la phase de poules de la CAN 2008 au Ghana ( 3-0, 29 janvier 2008) et de la demi-finale de la CAN 2012, co-organisée par le Gabon et la Guinée équatoriale (1-0, 8 février 2012). À la CAN 2015 en Guinée équatoriale, le Mali et la Côte d’Ivoire se sont retrouvés dans la même poule et ils se sont séparés dos-à-dos (1-1, 24 janvier 2015). L’ailier gauche Bakary Sako a ouvert le score dès la 6ème minute, sur un service de Sambou Yatabaré, mais à trois minutes de la fin du temps réglementaire, Max-Alain Gradel a égalisé pour les Éléphants sur un service de Serge Aurier (67ème). minutes). Ce match nul est resté au travers de la gorge des Aigles qui ambitionnaient de prendre leur revanche lors des huitièmes de finale de la CAN, Égypte 2019, mais l’équipe a encore échoué et s’est inclinée 1-0 (8 juillet 2019, mais de Wilfried Zaha à la 76ème minute).
Si le Mali est donc une bête noire, c’est bien la Côte d’Ivoire et c’est peut-être pour cette raison que la majorité des Ivoiriens se disent confiants pour les rétrouvailles de demain, entre les deux sélections. En tout cas, dans les rues d’Abidjan et des autres grandes villes du pays, on entend partout la même phrase : «Le Mali ne peut pas nous gagner». À l’instar des supporters locaux, le sélectionneur intérimaire Emerse Faé est également confiant et assiste à un grand match de ses joueurs. « Vous avez mis la barre très haut, en éliminant le Sénégal, champion d’Afrique en titre. Le minimum qu’on vous demande, c’est la maintenir à la même hauteur, samedi face au Mali. On ne peut plus descendre», a martelé en conférence de presse l’ancien international.
«On reste concentré, on va bien récupérer, aujourd’hui (mardi, ndlr) et demain (mercredi, ndlr). Mais ça demande beaucoup d’humilité. On a fait fort hier (lundi, ndlr), on reste tranquille. On n’oublie pas d’où on vient, on n’oublie pas non plus commenter a fait pour faire ce qu’on a fait», a conclu Emerse Faé. Les Éléphants sont arrivés hier à Bouaké après avoir effectué une séance d’entraînement le matin. Si les statistiques plaident en faveur de la Côte d’Ivoire, il y a d’autres faits historiques qui sont en faveur du Mali. D’abord, le Mali n’a jamais perdu dans la CAN contre le pays organisateur : Cameroun (1-1 en 1972, phase de poules), Tunisie (2-0, en 1994, phase de poules), Angola (4- 4, en 2010, phase de poules), Gabon (1-1, 5-4 tab en 2012), Afrique du Sud-Mali (1-1, 3-1 tab en 2013).
Ensuite, le Mali n’a jamais perdu en quart de finale : Égypte (1-0 en 1994), Afrique du Sud (2-0 en 2002), Guinée (2-1 en 2004), Gabon (1-1, 5- 4 tab en 2012), Afrique du Sud-Mali (1-1, 3-1 tab en 2013). Les deux dernières victimes du Mali en quarts de finale sont des pays hôtes de la CAN. Jamais deux sans trois, dit-on. Le match à Bouaké, c’est une rétrouvaille entre les deux pays au stade de la Paix. Le 8 octobre 2016, Aigles et Éléphants s’étaient affrontés sur la même pelouse, au compte de la première journée des éliminatoires de la Coupe du monde, Russie 2018. La Côte d’Ivoire a concédé l’ouverture du score (mais de Sambou Yattabaré à la 18è min), mais au finish, elle s’est imposée largement 3-1. Parmi les joueurs maliens qui ont participé à cette rencontre, on peut citer, entre autres, le capitaine Hamari Traoré, l’attaquant Moussa Doumbia, le gardien Djigui Diarra, les milieux de terrain Lassana Coulibaly et Diadié Samassékou.
MARCHER SUR LES PAS DES AÎNÉS- Si la génération des Samba Bass, Moussa Diallo « Balani », Bakary Samaké « Bakaridjan » et Karounga Keïta « Kéké » a battu la Côte d’Ivoire, il ya 62 ans, jour pour jour (4 février 1962) puis le 3 février 2004, la sélection nationale version Éric Sékou Chelle peut aussi gagner, demain au stade de la Paix Bouaké. En tout cas, l’équipe a prouvé qu’elle a les qualités techniques suffisantes pour rivaliser avec les doubles champions d’Afrique. « Côte d’Ivoire-Mali ou Mali-Côte d’Ivoire, a été toujours un match difficile. L’objectif est de gagner, on est là pour faire quelque chose et on va tout faire pour gagner ce match», martèle le défenseur central Boubacar Kiki Kouyaté. L’avant-centre Lassine Sinayoko lui, s’attend à un match compliqué « contre nos frères ivoiriens ».
«On va tout donner, sur le potentiel, la qualité pour aller jusqu’au bout. On va tout faire pour cela. Tout le monde est motivé, on travaille à fond, il n’y a aucun problème dans l’équipe, on se prépare, on va tout donner sur le terrain pour ne pas avoir de regrets», a dit Lassine Sinayoko qui affiche trois buts. au compteur. L’ailier Fousseni Diabaté abonde dans le même sens. «On a un objectif, c’est soulever la coupe, on va tout faire pour y arriver. On n’a peur de personne. On vient avec nos qualités, nos atouts, notre ferveur malienne, nous travaillons pour le peuple malien, on est les FAMa sur le terrain», rappelle l’international. Falaye Sacko qui insiste également sur l’objectif principal du groupe. « Ce n’est pas qu’on est trop confiant, mais c’est juste qu’on vise un objectif. On n’a pas de pression, c’est le boulot. On va travailler, s’entraîner, se reposer pour bien récupérer et Inch Allah, on va aller jusqu’au bout», promet le latéral des Aigles.
Inutile donc de dire que les hommes du technicien Éric Sékou Chelle sont motivés et déterminés à marquer le coup contre l’hôte de la CAN, demain au stade de la Paix de Bouaké. L’équipe est prête à tout donner face aux Éléphants et à jouer ses chances à fond pour rendre fiers les Maliens.
Envoyés spéciaux
Ladji M. DIABY
Habibou KOUYATÉ
ILS ONT DIT…
Seydou Keïta, ancien international malien : « Quel match (Mali-Burkina Faso, ndlr). Si vous continuez comme ça, je ne vois pas qui peut vous arrêter. Jouer comme vous savez faire sans pression. Vous n’êtes pas très loin».
Bady Hamma, supporter des Aigles : « C’est une immense joie après cette qualification en quart de finale, une première pour le Mali depuis plusieurs CAN. Je suis fier des joueurs et de l’encadrement technique qui a su être à la hauteur de l’événement. Bravo à l’équipe. En route pour les demi-finales».
Mahamet Diaby, supporter des Aigles : « Franchement, le Mali a contrôlé jusqu’au penalty. Il n’y avait pas photo, mais sur la fin, j’ai senti une petite fatigue chez les joueurs. Ils pourraient tuer le match en première période».
Rokiatou Tounkara, supportrice des Aigles : « Nous remercions Dieu pour cette victoire. Nous prions pour que le Mali remporte cette coupe pour la remettre au président de la Transition, Assimi Goïta».
Safiatou Yattara, supportrice des Aigles : «Je suis très heureuse. Nous voulons remporter ce coupé. Nous faisons confiance à nos Aigles. Depuis le début du tournoi, nous sommes à Korhogo pour les soutenir. Nous aimerons retourner au Mali avec le trophée».
Propos recueillis par
LM D
Ladi Madiheri DIABY