Un célèbre avocat et leader de la société civile burkinabè, Guy Hervé Kam, déjà arrêté à deux reprises cette année et libéré sous contrôle judiciaire mi-juillet, a de « nouveau été arrêté » et « placé sous mandat de dépôt », a appris l’AFP vendredi auprès de ses proches.
Après sa deuxième arrestation, fin mai, Me Kam, membre du pool d’avocats de Ousmane Sonko, avait été inculpé pour « complot et association de malfaiteurs ».
Guy Hervé Kam « a été convoqué par la justice militaire. Il a été entendu par le procureur militaire toujours sur cette affaire de complot. Il a ensuite été placé sous mandat de dépôt à la prison militaire », a déclaré vendredi un de ses proches.
« On ne sait pas s’il s’agit de la même affaire pour laquelle il bénéficiait d’une liberté provisoire ou d’une nouvelle affaire », a de son côté indiqué un autre de ses proches sous le couvert de l’anonymat, confirmant qu’il « est à nouveau entre les mains de la justice militaire ».
Me Kam avait été arrêté une première fois dans la nuit du 24 au 25 janvier à l’aéroport de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, par des hommes en tenue civile, puis détenu dans les locaux de la sûreté d’Etat pendant quatre mois.
Le 7 mars, un tribunal avait ordonné sa libération immédiate, une décision confirmée le 23 avril en appel.
D’abord libéré le 29 mai, il avait aussitôt été de nouveau arrêté et inculpé le lendemain pour « complot et association de malfaiteurs ».
Me Kam avait finalement été libéré sous contrôle judiciaire le 10 juillet.
Guy Hervé Kam est notamment le cofondateur du collectif Balai citoyen, qui avait joué un rôle capital dans la chute du régime de l’ancien président Blaise Compaoré en 2014.
Il est aussi connu pour avoir été l’avocat de la famille de l’ex-président Thomas Sankara (1983-1987), tué lors d’un coup d’Etat.
Plusieurs cas d’enlèvements de personnalités considérées comme hostiles au régime militaire, au pouvoir depuis un coup d’Etat en septembre 2022 et dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré, ont été rapportés ces derniers mois à Ouagadougou.
Ils se sont multipliés ces dernières semaines. Selon RSF, quatre journalistes et chroniqueurs ont notamment disparu depuis le 19 juin.