Au Burkina Faso, le colonel Pierre Ouédraogo est mort jeudi 13 juillet. Compagnon de Thomas Sankara, cet ancien officier de l’armée de l’air a pris une part active à la révolution de 1983. Thomas Sankara lui avait notamment confié la tâche de créer et commander les CDR, les Comités de défense de la révolution. Le colonel Moussa Diallo, son frère d’armes et ami, lui rend hommage.
« La première chose qui marque chez Pierre, c’est son intelligence très vive, confie-t-il au micro de Gaëlle Laleix du service Afrique de RFI. Quelqu’un qui évitait les polémiques inutiles, qui était disponible à la démonstration argument contre argument. Mais quand c’étaient les polémiques inutiles, il préférait mettre fin à la discussion. C’est l’un des pionniers du mouvement révolutionnaire dans l’armée. C’est l’un des premiers qui a milité dans les groupuscules clandestins au sein des forces armées pour préparer l’avènement de la révolution. Pierre a structuré méthodiquement les CDR [Comités de défense de la révolution, NDLR], a créé les pionniers de la révolution. »
« Tous les phénomènes négatifs que nous vivons aujourd’hui n’auraient pas pu naitre si les CDR avaient été conservés »
Et le colonel Moussa Diallo d’analyser : « Je pense que les Burkinabè, aujourd’hui, comprennent que si les Comités de défense de la révolution avaient été maintenus, nous aurions échappé à beaucoup de maux qui sont les nôtres aujourd’hui, parce que le peuple aurait été organisé à la base, et cela aurait permis d’éviter qu’il soit infiltré par des éléments qui portent préjudice au vivre en commun. Tous les phénomènes négatifs que nous vivons aujourd’hui, à mon avis, n’auraient pas pu naitre si les CDR avaient été conservés et avaient été améliorés. »