Au Burkina Faso, le tribunal militaire a ouvert à nouveau le dossier de l’ex-patron de la gendarmerie nationale, le lieutenant-colonel Évrard Somda, et de nombreux officiers qui sont en détention depuis octobre 2023 et février 2024. Le tribunal militaire a formellement indiqué que les mis en cause sont poursuivis pour complot contre la sûreté de l’État.
Évrard Somda, l’ex-patron de la gendarmerie et plusieurs officiers jugés pour complot contre la sûreté de l’État
L’ex-patron de la gendarmerie nationale et ses présumés complices ont été écoutés par le tribunal militaire au Burkina Faso pour des actes jugés attentatoires à la sûreté de l’État. À en croire le tribunal militaire, ces derniers ont été suspectés d’avoir voulu renverser le régime du capitaine Ibrahim Traoré, pour y mettre fin.
Le lieutenant-colonel Évrard Somda, les lieutenants-colonels Roméo Diassanou Ouoba, Boubacar Keita et Amssa Ouattara, le commandant Aziz Aouba, ex-commandant des Forces spéciales, son ex-adjoint, le capitaine Ulrich Ouédraogo, le capitaine Christophe Maïga (l’intérim du commandant de l’unité spéciale d’intervention de la gendarmerie nationale) et le chef d’Escadron Cheick Oumar Ouédraogo sont les principaux acteurs visés par l’enquête ouverte fin septembre 2023 dans le dossier « complot contre la sûreté de l’Etat ».
Les faits ont été dévoilés par le procureur militaire, le capitaine Ahmed Ferdinand Sountoura le 1er juin 2024. À l’issue des auditions, il a été révélé que les lieutenants-colonels Roméo Diassanou Ouoba et Boubacar Keita se seraient rapprochés du lieutenant colonel Évrard Somda pour une initiative, celle d’un coup d’État contre le Président Ibrahim Traoré, pouvant mettre fin à son régime.
Ce processus enclenché, selon le procureur, a engendré plusieurs réunions dans le bureau du lieutenant-colonel Amssa Ouattara. D’après l’autorité du tribunal, les présumés acteurs du complot se seraient par la suite rapprochés du commandant Aziz Aouba, le capitaine Christophe Maïga et le chef d’Escadron Cheick Oumar Ouédraogo pour d’autres réunions allant dans le cadre de leur projet, celui de renverser le régime de leurs promotionnaires.
Le projet s’est finalement soldé par une traque contre les présumés comploteurs qui ont été déposés en prison le 6 octobre 2023 pour plusieurs raisons notamment : association de malfaiteurs, complot contre la sûreté de l’État, violations de consignes, incitations à commettre des actes contraires à l’ordre et à la discipline. Des investigations sont en cours pour élucider les faits et situer les responsabilités.