Alors qu’il s’adressait aux Forces vives de la Nation le jeudi 11 juillet dernier, le président burkinabé, le capitaine Ibrahim Traoré a accusé le Bénin d’abriter des « bases françaises dirigées contre » son pays. « Nous avons les preuves sous la main », a lancé le putschiste.
Il s’agirait d’après lui, de » deux bases importantes (où) des gens équipent et forment des terroristes ». « Des pistes ont été aménagées sur plus de 3000 mètres de long. Des avions atterrissent. Nous avons des enregistrements audio d’agents français au Bénin là-bas. Ils montent les opérations avec les terroristes et les aident à se soigner. Nous avons tous les détails sur eux », croit savoir M.Traoré.
« Ce sont vos populations qui vont en souffrir après »
Le putschiste semble ensuite prévenir les dirigeants béninois contre les « risques » qu’ils font courir à leurs populations. « Ne prenez pas vos pays pour en faire des bases arrières parce que ce sont vos populations qui vont en souffrir après, et ce n’est pas une bonne politique. Nous le disons par expérience, et je le répète toujours. Le Burkina a été une base arrière pour déstabiliser certains pays. Ce n’est pas bien. Le Burkina a été une base arrière ici. Donc que les peuples parlent à leurs dirigeants pour qu’ils arrêtent cette politique parce que ça ne les arrange pas du tout », a déclaré le capitaine Traoré.
« Le populisme déplace les problèmes en faisant semblant de les résoudre »
Au Bénin, les autorités ne reconnaissent pas la présence sur leur sol, de bases militaires françaises qui forment des terroristes. Le porte-parole du gouvernement Wilfried Léandre Houngbédji a accusé le Burkina, de vouloir faire du Bénin la source de ses problèmes, alors qu’il est établi que « la grande majorité des attaques terroristes déjouées par les Forces de défense et de sécurité béninoises, sont l’œuvre de gens venant de l’autre côté des frontières (que le Bénin partage) avec le Burkina Faso et le Niger ». C’est d’ailleurs ce qui a amené le gouvernement béninois « à construire pour compter de 2022, de petits camps militaires appelés bases opérationnelles avancées, que le Burkina Faso, confond à des bases militaires françaises, explique M. Houngbédji.
Il a fini son propos en envoyant une pique bien sentie au capitaine Traoré. En effet, le porte-parole du gouvernement béninois a laissé entendre que le « populisme » n’avait qu’une « seule vertu », celle de « déplacer les problèmes en faisant semblant de les régler ». Mais « tôt ou tard, les populations se rendront compte qu’elles ont été abusées ».