Le lieutenant-colonel burkinabè Emmanuel Zoungrana, poursuivi pour des faits présumés de « tentative de déstabilisation » et remis en liberté provisoire mardi, a été enlevé mercredi, a-t-on appris auprès de son entourage.
« Mon époux vient d’être enlevé (…) par des hommes aux alentours de sa résidence après avoir été libéré par la justice », a écrit sur les réseaux sociaux l’épouse d’Emmanuel Zoungrana, Aminata Diarra.
« Il a été enlevé alors qu’il venait de quitter sa résidence surveillée pour rentrer chez lui », suite à une décision du « tribunal militaire de mettre fin à son placement en résidence surveillée », a expliqué à l’AFP un proche du lieutenant-colonel ayant requis l’anonymat.
M. Zoungrana, 42 ans, avait été interpellé une première fois et incarcéré notamment pour « tentative de déstabilisation des institutions de l’Etat », le 14 janvier 2022, alors que le Burkina était encore gouverné par le régime civil de Roch Marc Christian Kaboré.
Cet ex-chef de corps du 12e régiment d’infanterie commando basé dans la région du Nord, avait été remis en liberté provisoire une première fois le 15 décembre de la même année.
Le Burkina avait entre temps connu deux coups d’Etat, le dernier ayant porté au pouvoir le capitaine Ibrahim Traoré, toujours président aujourd’hui.
M. Zoungrana avait été interpellé de nouveau quelques jours après, cette fois pour une nouvelle « tentative de déstabilisation des institutions de l’Etat », cete fois contre le régime du capitaine Traoré.
Un an plus tard, fin décembre 2023, il avait été remis en liberté provisoire, pour des raisons de santé et placé en résidence surveillée, selon son avocat.
Selon son entourage, la justice a décidé mardi de « mettre fin à cette résidence surveillée, lui permettant ainsi de regagner son domicile privé ».
Dans ce pays régulièrement endeuillé par des attaques jihadistes, qui ont fait plus de 17.000 morts depuis 2015, il avait notamment été décoré pour avoir repris des localités assiégées par ces groupes armés.