C’est un secret de polichinelle. Le Bénin a interdit l’accès des bateaux à ses eaux territoriales pour charger le pétrole nigérien au niveau du pipeline de Sèmè. Le président Patrice Talon a clairement fait savoir que le Niger ne pouvait pas garder ses frontières fermées et espérer que des bateaux viennent accoster dans les eaux béninoises pour charger son or noir.
« L’Etat béninois ne modifiera, n’annulera, ne résiliera… »
A Niamey, on crie à la violation des accords signés dans le cadre de ce projet de pipeline. En effet, lors d’un point de presse qu’il a animé le samedi 11 mai dernier, le Premier ministre nigérien Ali Mahaman Lamine Zeine a rappelé qu’il y a une dizaine d’accords qui encadrent le projet.
L’un d’eux signé notamment avec la Chine en août 2019, stipule que « l’Etat béninois ne modifiera, n’annulera, ne résiliera, ne déclarera invalide ou inopposable, ni ne cherchera à éviter ou à limiter d’une autre manière les effets du présent accord, de tout autre document du projet ou document de financement sans le consentement écrit, préalable, de la société et du projet même ».
Ali Mahaman Lamine Zeine dit constater avec peine que l’Etat béninois, ne respecte pas cet accord en imposant ce blocus.
Il rappelle par ailleurs que les règles internationales disent qu’on ne peut pas empêcher un pays de l’hinterland d’avoir accès à la mer. « Le Niger a respecté tous ses engagements et s’en tiendra strictement à toutes les dispositions » (des accords signés dans le cadre du projet » a poursuivi Ali Mahaman Lamine Zeine.
En clair, Niamey reste cramponné à sa position. Il semble ainsi demander aux Chinois et aux Béninois d’aller trouver un modus vivendi.