Les boutiques et magasins resteront fermés aussi longtemps qu’une suite fvorable ne sera réservée à leur requête.
Pour le président de la délégation régionale de la Chambre de commerce et d’industrie, Sidi Ahamar Ben Aly, être en phase avec sa région est primordial. Piloter une assemblée consulaire, c’est aussi la nécessité de comprendre les enjeux des pratiques douanières, de suivre l’évolution du tissu économique et tout simplement d’être informé des petits et grands freins qui donnent des sueurs froides au monde des affaires et intercéder chaque fois qu’un grain de sable s’infiltre dans le mécanisme des opérations.
“Faute de tact, de considération » et « menaces de mort » proférées contre la personne du président de la délégation régionale de la CCIM, la colère des opérateurs économiques a fini par se transformer à un appel au départ immédiat du Directeur régional de la douane, sous peine d’une fermeture des commerces dès demain jeu-di. Les boutiques et magasins seront fermés aussi longtemps qu’une suite favorable ne sera réservée à leur requête.
C’est le point d’orgue d’un bras de fer qui dure des semaines. La chambre régionale de Gao a tenté vainement d’obtenir une réponse satisfaisante de la part du Gouverneur de la région, du Directeur général de la douane, voire du ministre des Finances saisis par correspondance avec accusé de réception. Le silence qualifié de pesant des autorités ont conduit à un raidissement des opérateurs économiques animés dé-sormais par le sentiment d’être des « laissés pour compte » alors qu’ils ont payé et payent encore un lourd tribut à l’insécurité qui sévit dans la zone. Les cas de camions pillés, incendiés, de conducteurs et de propriétaires enlevés, rançonnés ou assassinés sont cités à profusion. Au prix des vies, des pertes colossales engendrées dans leur chiffre d’affaires, ils ont mis un point d’honneur à approvisionner la région en marchandises afin d’alléger autant que possible les souffrances des populations et dans les coins les plus reculés. A défaut d’une reconnaissance de ces efforts en bonne et due forme, des bâtons sont mis dans leurs roues.
Liens avec les terroristes
Tout serait parti d’une altercation ayant opposé le Directeur régional de la douane au président de la délégation régionale de la CCIM sollicité par un ses ressortissants désireux d’intégrer son camion dans l’escorte. Au refus catégorique opposé, de pro-pos jugés discourtois ont été prononcés. Sur ces entrefaites, ulcéré le patron de la Chambre a convoqué une réunion lundi dernier qui a décidé la marche à suivre.
Difficile de se forger un jugement définitif sur ces frictions, tant des commerçants vé-reux fricotent avec les groupes terroristes. Et à chaque fois qu’un des leurs à maille à partir avec la douane locale, la police, la gendarmerie ou l’armée, se manifeste une solidarité collective qui frise parfois la complicité. Des ultimatums sont lancés dans le sillage des réunions en vue d’obtenir la levée de main sur des marchandises confis-quées dont la quantité et la destination sont douteuses, les constatations de docu-ments et les contrôles effectués faisant foi.
Fanfan