La troupe régionale de Ségou était la huitième à se produire devant les membres du jury. Très attendus par les amateurs de la Biennale artistique et culturelle, les artistes de la 4è région ont fait vibrer la salle Sory Bamba lors de leurs prestations.
Pour commencer, la troupe a chanté l’hymne national, obligeant toute la salle à se mettre debout. C’était un moment de grande joie pour les fans, mais aussi de confiance pour le travail accompli lors des répétitions. Les sujets proposés ont été portés sur l’insécurité, la refondation, les rites et traditions, le patriotisme.
Arborant une tenue bambara, les membres de la troupe de Ségou sont apparus sur la scène sous les applaudissements du public. C’est l’orchestre moderne qui a donné le ton des prestations. Le premier morceau s’intitule : « Kibaru Duman » ou bonne nouvelle. C’est une annonce du retour de la paix. Elle relate les méfaits de la crise sécuritaire qui causent des dommages considérables au niveau de notre société. Aussi, cette chanson incite les Maliens à s’armer de courage et s’adonner au travail bien fait pour bâtir un Mali émergent et une grande nation. Le deuxième morceau parle de l’union sacrée des Maliens, de l’égalité de tous les Maliens sans distinction d’ethnies, de couleurs et de religions. Dans cette interprétation, on peut retenir aussi le pardon, l’acceptation de l’autre et la transparence dans les relations entre populations et autorités du pays.
La pièce de théâtre questionne : « À quand la fin de notre souffrance ? » C’est une sollicitation de la paix et de la cohésion. La pièce théâtrale évoque les mécanismes de gestion des conflits à travers une grande réunion qui donne la parole à tous. Elle évoque également les causes de ce conflit orchestré par « François Makolo » qui vient d’ailleurs. Lors de cette rencontre, les autorités traditionnelles ont rappelé la Charte de Kurukanfuga pour la gestion des conflits, la restauration de la paix et la cohésion sociale. La rencontre va instruire la justice, la paix, l’égalité au sein de la répartition des ressources nationales. Et enfin, la cour a rappelé que le Mali est une nation et que tous les fils ont le même destin. Le chœur parle de « Mali Kura » et rend un vibrant hommage à l’Armée malienne et sa montée en puissance à travers l’achat des équipements, ainsi qu’aux autorités de la Transition pour la souveraineté retrouvée. Ce chœur évoque aussi des grands empires du Mali, les potentialités des ressources.
L’ensemble instrumental a utilisé le titre “Fasodenw” (les Maliens), pour demander aux citoyens de faire confiance aux autorités de la Transition. La prestation encourage aussi les populations à travailler dans les champs et à pratiquer l’élevage pour assurer l’auto-alimentation dans le pays. L’école reste une préoccupation.
La danse traditionnelle, «Nama t’lo», est un rite bambara ancestral et cosmopolite. Elle est pratiquée à l’approche de chaque hivernage pour bénéficier d’une bonne pluviométrie, les préventions des aléas climatiques, les conflits intercommunautaires et l’autosuffisance alimentaire.
«Mali indivisible» est le titre du solo de chant. À travers cette chanson, la troupe de Ségou soutient que le Mali reste un peuple uni avec son invention : «Un Peuple-un But-une Foi». Dernière prestation de la troupe de Ségou, le ballet a pour thème : « Attaques dans les champs de riz ». Ces attaques ont consisté à détruire les paysans et leurs. Il est composé principalement d’une chanson dansée avec des pas frénétiques du milieu bambara.
Envoyés spéciaux
Youssouf DOUMBIA
Amadou SOW
Oumar DIOP