Joe Biden a exhorté lundi les élus d’un Parti démocrate divisé à « se rassembler » autour de sa candidature, et défié les sceptiques de l’affronter lors de la convention d’investiture du mois d’août, alors que les appels à un retrait de sa candidature se poursuivent.
« Je suis fermement décidé à rester en course », écrit le président américain dans une lettre aux parlementaires démocrates, de retour en session à Washington après la pause de la fête nationale du 4 juillet.
« Il est temps de se rassembler », juge le démocrate de 81 ans.
Sa porte-parole a tenté de contenir une vague de spéculations provoquée par un article du New York Times indiquant qu’un spécialiste de la maladie de Parkinson s’était rendu huit fois à la Maison Blanche en huit mois, entre l’été 2023 et le printemps dernier.
« Le président (Joe Biden) est-il traité pour la maladie de Parkinson? Non. (…) Prend-il des médicaments contre la maladie de Parkinson? Non », a dit Karine Jean-Pierre, sans indiquer qui ce spécialiste était venu voir ni dans quel but, se retranchant derrière une obligation de « confidentialité ».
– Parkinson –
Elle a souligné que Joe Biden avait vu trois fois un neurologue à l’occasion de ses bilans annuels de santé, dont le dernier a été rendu public en février, et qu’il avait été testé pour diverses maladies neurodégénératives dans ce cadre, avec des résultats négatifs.
Joe Biden a indiqué aux parlementaires qu’il n’était « pas aveugle » aux « préoccupations » exprimées depuis le duel télévisé face à son adversaire de 78 ans, lors duquel il est apparu très fatigué et embrouillé.
Mais dans un appel retransmis pendant l’émission matinale de la chaîne MSNBC, il s’en est pris avec véhémence aux frondeurs dans son propre parti.
« Ces gars qui pensent que je ne devrais pas me présenter, qu’ils se présentent contre moi. (…) Défiez-moi à la convention » démocrate du mois d’août, a lancé Joe Biden sur un ton furieux.
Le président américain a aussi souligné qu’il accueillerait de mardi à jeudi à Washington un sommet de l’Otan, à l’occasion du 75e anniversaire de l’alliance de défense.
– Otan –
Ce sera l’occasion pour les dirigeants de pays alliés de jauger eux aussi l’état de forme de Joe Biden, même si un porte-parole de l’exécutif américain, John Kirby, assure n’avoir « pas décelé » de signe d’inquiétude à ce sujet chez les membres de l’Otan.
Le président américain a aussi prévu de donner jeudi une rare conférence de presse en solo.
L’octogénaire se donne le plus grand mal pour se montrer dynamique et plein d’entrain.
Il a par exemple enchaîné dimanche les discours et bains de foule impromptus en Pennsylvanie.
Joe Biden a aussi annoncé de nouveaux déplacements: dans le Michigan vendredi, un Etat qui comme la Pennsylvanie sera décisif en novembre, puis au Texas et au Nevada plus tard.
– Fronde –
Plusieurs élus démocrates estiment désormais ouvertement qu’il est temps pour lui de jeter l’éponge. Un parlementaire influent, Adam Smith, a jugé que Joe Bien devait « se retirer », et déclaré sur CNN qu’il « était désormais clair (que le président) n’était pas la bonne personne pour porter le massage du Parti démocrate. »
Mais d’autres lui ont apporté leur soutien, comme par exemple Steven Horsford, président de l’influent groupe des élus afro-américains à la Chambre des représentants, ou encore le sénateur Chris Coons.
Ce dernier a jugé devant des journalistes que ce serait « une énorme erreur pour le Parti démocrate de retirer son soutien à un président très expérimenté et compétent à cause d’une soirée et d’un débat ».
Malgré ces divisions, la contestation va-t-elle se cristalliser et déboucher sur une offensive coordonnée, soutenue publiquement par de très grands noms du parti, pour inciter Joe Biden à céder la place?
Ce serait une décision très lourde dans un calendrier extrêmement serré.
D’abord, rien ne dit que le président américain accepterait de céder la place.
Ensuite, même si c’était le cas, le Parti démocrate prendrait le risque d’une convention d’investiture chaotique en août à Chicago.
Enfin, si un ou une nouvelle candidate était désigné, il ou elle n’aurait qu’un peu plus de deux mois pour faire campagne avant l’élection du 5 novembre.