Tout a été fait pour éviter ce bicéphalisme au sein du Comité syndical des impôts du Mali, mais ce qui devrait arriver arriva. La conférence élective de la section SYNTIM (Syndicat national des travailleurs des impôts du Mali) tenue le jeudi 19 octobre 2023 au Mémorial Modibo Keïta de Bamako, sous la supervision du Syndicat national des travailleurs des administrations d’Etat (SYNTADE), n’a pas permis aux deux camps (Ali Ousmane et Soungalo Traoré) d’accorder leurs violons. Ce qui fait que chacun a mis en place son bureau. Le bureau dirigé par Ali Ousmane Daou est composé de 68 membres. Tandis que celui de Soungalo Traoré (approuvé par le SYNTADE) est composé de 63 membres.
Prévu pour 10 heures, le démarrage des travaux de la conférence élective de la section syndicale des impôts a connu du retard à cause des tractations. Après vérification des mandants, les travaux ont démarré, sous tension, sous la supervision du SYNTADE. Pendant ce temps, les forces de l’ordre étaient aux aguets. Mécontent de la tournure des évènements, le camp favorable à Ali Ousmane Daou claque la porte et exprime son ras-le-bol. «Nous avons à maintes reprises démarché le SYNTADE qui est la centrale faitière afin de trouver une solution aux divisions qui se passent aux impôts. On a montré au SYNTADE que nous sommes une section, mais dans cette section, nous sommes composés de 79 membres. Il y a 7 membres qui ont trahi la section. Ils ont donné la main à d’autres éléments en dehors de la section pour mettre un bureau parallèle en place. Nous avons dit au SYNTADE que nous ne voulons pas ça aux impôts, nous voulons qu’il y ait une symbiose aux impôts, l’entente aux impôts. A cet titre, nous avons demandé l’implication du SYNTADE de trouver une solution au sein de cette belle famille afin qu’il y ait la cohésion. Nous sommes arrivés en masse pour la conférence élective de la section syndicale des impôts. Nous savons que nous avons le plus grand nombre de délégués », a déclaré le délégué Seydou Niambélé, Inspecteur des impôts, secrétaire général du centre des impôts de la commune V du district de Bamako. Selon lui, une liste a été donnée au SYNTADE qui n’a pas été validée par les différents délégués, ni par les secrétaires généraux. Mais, malgré tout, dit-il, ils ont procédé à la lecture de cette liste. « Nous nous disons que nous ne pouvons pas participer à cette mascarade. On a pris la lourde responsabilité de sortir, rejoindre la base dehors, rejoindre les autres secrétaires généraux et délégués dehors pour leur dire que le bureau sortant n’a pas démissionné. Et jusqu’à preuve du contraire, le camarade secrétaire général Ali Ousmane Daou reste le secrétaire général. Et nous allons décider de mettre en place notre bureau en place tout de suite à la porte. Et après, on verra s’il y a lieu de porter plainte, on le fera parce qu’on veut se référer à la procédure. L’Assemblée est souveraine et légitime », a souligné Niambélé. Ce qui fut fait. Car un bureau de 68 membres avec comme secrétaire général, Ali Ousmane Daou a été lu par Mamadou El hadj Camara et acclamé par des délégués favorables à Ali O. Daou.
Pendant ce temps, un bureau de 63 membres avec comme secrétaire général, Soungalo Traoré a été lu et approuvé par le SYNTADE. Les responsables de cette centrale syndicale ont invité Soungalo Traoré à travailler dans l’union et à rapprocher le camp Ali O. Daou. Dans son allocution, Soungalo Traoré a remercié le SYNTADE et l’ensemble des travailleurs des impôts. « Nous prenons l’engagement à rassembler les impôts dans le but de pouvoir défendre les intérêts des travailleurs. Le bureau est né difficilement. Il a fallu faire des compromis, des négociations. Nous remercions le bon Dieu que finalement nous ayons pu avoir un bureau supervisé par le SYNTADE. Chers camarades, je mesure toute la responsabilité que vous venez de me confier. Nous sommes là encore pour 5 ans si Dieu le veut à diriger le syndicat au nom des impôts. Le syndicat, c’est pour défendre les intérêts des travailleurs », a déclaré Soungalo Traoré.
A.Sogodogo