Au Bénin, le groupe parlementaire Bloc Républicain, proche du président Patrice Talon, a introduit au Parlement, une proposition de loi portant révision de la Constitution. Le texte a été déposé au Secrétaire général de l’hémicycle le 26 janvier dernier.
Il propose de décaler la date de la Présidentielle de 2026, initialement fixée au deuxième dimanche du mois d’avril de l’année électorale.
L’élection présidentielle est l’élection majeure dans un régime présidentiel
Les députés de ce groupe parlementaire veulent que le scrutin se déroule plutôt en février 2026. Le premier tour aura lieu le premier dimanche du mois de février et le second tour, le quatrième dimanche du même mois. Selon les explications du chef de ce groupe parlementaire Assan Seibou, ce décalage permet d’organiser les élections présidentielles avant les élections législatives et communales. Ce que la Constitution actuelle n’autorise pas.
« L’élection présidentielle est l’élection majeure dans un régime présidentiel parce que le président de la République est le titulaire du pouvoir exécutif et la clé de voûte du régime constitutionnel et du système politique. A ce titre, l’élection du duo président de la République et vice-président de la République devait être le fer de lance des séquences politiques déterminées par l’alignement des mandats électifs. L’organisation des élections législatives et communales avant celle du duo président de la République et vice-président de la République n’est pas l’idéal pour la nature présidentielle de la gouvernance politique, économique et sociale », a argumenté le député, lors d’une récente sortie médiatique.
Le mandat de Talon sera écourté si cette réforme constitutionnelle est adoptée
Si cette proposition de loi est votée, les élections présidentielles auront donc lieu en février 2026 et le président élu entrera en fonction le deuxième dimanche du mois de mars 2026. En ce qui concerne les élections couplées, législatives et communales, elles auront lieu le troisième dimanche du mois de mai et les députés élus entreront en fonction le deuxième dimanche du mois de juin 2026.
A l’analyse, on remarque que le mandat de Patrice Talon sera écourté si cette réforme constitutionnelle est actée parce que l’actuelle loi fondamentale prévoit les élections présidentielles pour le mois d’avril 2026.
L’autre chose qui saute aux yeux dans cette proposition de révision de la constitution, c’est le nombre de mandat présidentiel. Le texte reprécise que personne ne peut faire plus de deux mandats de sa vie. « Dans tous les cas, nul ne peut, de sa vie, exercer plus de deux mandats présidentiels », peut-on lire à l’alinéa 2 de l’article 42 de la proposition de loi.