La nouvelle Cour constitutionnelle du Bénin a entamé mardi son mandat, juridiction à la composition critiquée par l’opposition qui dénonce l’absence de ses représentants au sein de cette institution notamment chargée de superviser les élections de 2026.
« Nous n’avons aucun doute que vous assumerez cette charge avec responsabilité et honneur », a déclaré à Cotonou le président Patrice Talon lors d’une cérémonie officielle.
Sur les sept nouveaux membres de la Haute juridiction, trois ont été désignés par le président et quatre par les députés.
L’opposition a dénoncé la semaine dernière les choix de l’Assemblée nationale, déplorant n’avoir pas eu son mot à dire.
Selon Les Démocrates, principale formation de l’opposition, la désignation des membres de la Cour par le bureau de l’Assemblée doit aussi tenir compte de la minorité parlementaire.
« La désignation des quatre personnalités à la Cour constitutionnelle ne peut se faire sans une personnalité désignée par le parti Les Démocrates », avait déclaré à la presse fin mai Guy Mitokpè, un cadre du parti.
L’ancien ministre de la Justice et de l’Enseignement supérieur Dorothé Sossa, avocat de profession, présidera la Cour pour les cinq prochaines années.
La composition de cette cour pourrait s’avérer capitale car elle a notamment pour mission le contrôle des élections, dont les prochaines, les législatives, les municipales et la présidentielle se tiendront toutes en 2026.
Ces dernières années, la Cour a été saisie de nombreuses fois par l’opposition, questionnant notamment les résultats ou l’organisation des derniers scrutins. La haute juridiction n’a donné aucune suite favorable à la plupart de ces demandes.
Élu en 2016, réélu en 2021, le richissime homme d’affaires Patrice Talon a lancé des réformes politiques et économiques tous azimuts en vue d’engager son pays dans la voie du développement.
Mais cette modernisation s’est aussi accompagnée d’un important recul démocratique. Les principales figures de l’opposition sont soit en prison, soit en exil.