Les sécheresses répétitives, dans les années 1970, avaient conduit le Mali, le Sénégal et la Mauritanie à créer l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) et à construire les barrages de Diama et de Manantali. Ces ouvrages avaient un triple objectif : développer une agriculture irriguée au Sénégal, en Mauritanie et au Mali ; fournir à ces pays l’électricité dont ils ont besoin et rendre le fleuve Sénégal navigable. Chaque année, 10 à 11 milliards de mètres cubes d’eau sont jetés à la mer.
« Ces ouvrages, achevés respectivement en 1986 et 1988, ont contribué à réguler les écoulements du fleuve et à soutenir le développement des pays riverains. Ils ont aussi participé à l’essor économique de nos États, notamment par la disponibilité de l’eau potable, par la mise à disposition de plus de 400 000 ha de terres cultivables et aussi par la production de l’énergie électrique. Actuellement, les changements climatiques dictent la nécessité de consolider ces acquis et d’étudier les voies et moyens qui permettent de faire face aux risques de déficit y afférents. C’est dans cette optique que des ouvrages complémentaires sont envisagés pour relever le niveau du plan d’eau du fleuve Sénégal au bénéfice des différents usages », a expliqué Ahmed Ramdan Sylla, directeur des Infrastructures régional du Haut commissariat de l’OMVS.
En effet, dans un contexte marqué par l’augmentation de la demande sur les ressources (eau et énergie) mais surtout eu égard aux changements climatiques avec comme corollaire la recrudescence des phénomènes hydroclimatiques extrêmes, l’OMVS veut réaliser des ouvrages de relèvement du niveau d’eau du fleuve Sénégal.
C’est ainsi que l’OMVS étudie les éléments techniques pour la faisabilité d’un programme de relèvement par endroits du niveau d’eau du fleuve Sénégal.
Selon M. Sylla, il s’agira d’identifier et d’évaluer les solutions techniques envisageables pour la réalisation d’un ensemble d’ouvrages de relèvement des niveaux du fleuve ; de mettre en exergue les impacts de tels ouvrages sur l’environnement et de proposer des termes de référence détaillés pour une étude de faisabilité technique, économique et environnementale incluant un calendrier de réalisation par phase, sur la base d’une liste d’ouvrages prioritaires.
Durant cinq jours, les experts de la CPE et du Comité de bassin, dans le cadre de la mise en œuvre des stratégies et politiques de développement économique du bassin du fleuve Sénégal, vont étudier la faisabilité d’un tel programme.
Ces ouvrages projetés visent notamment à faciliter la submersion des zones de culture de décrue, à garantir un tirant d’eau suffisant pour la navigation, à améliorer le fonctionnement hydraulique des affluents/défluents, à augmenter les superficies des zones d’épandage de crue, à produire de l’électricité, a fait savoir M. Sylla.