La rupture semble ainsi consommée entre Bamako et celui qui fut longtemps son allié privilégié. Mais cette défiance ostensible dissimule également une stratégie politique évidente pour la junte. En dressant l’opinion contre l’ancien “parrain” algérien, elle entend consolider son pouvoir et museler les contestations internes grandissantes contre la prolongation de la transition.
Mais en poussant Alger dans ses retranchements, la junte malienne joue avec le feu. Car le voisin dispose de nombreux leviers de déstabilisation, economiques ou sécuritaires. Et l’on peut craindre qu’à force de bras de fer diplomatique stérile, les tensions ne se cristallisent sur le terrain, au Sahel ou le long de la frontière poreuse entre les deux pays. Au risque d’une escalade aux lourdes conséquences régionales.