Dix-neuf ans après sa belle épopée en Coupe de l’UEFA, Guy Roux est revenu sur la double confrontation fatale à Auxerre contre le CSKA Moscou (0-4, 2-0) en quarts de finale. L’ancien coach de l’AJA affirme que l’arbitre de la manche retour n’était pas très net.
Si l’Olympique de Marseille reste en lice pour atteindre une quatrième fois la finale de la Ligue Europa, les représentants français dans l’épreuve n’étaient pas vraiment les mêmes il y a près de 20 ans.
En 2004-2005, Sochaux, Lille et Auxerre avaient réussi à se sortir de la phase de poules avant de chuter tour à tour lors de la phase à élimination directe : en 16es de finale pour le FCSM, en 8es de finale pour le LOSC et en quarts de finale pour l’AJA. Pour cette dernière, la pilule a eu du mal à passer.
G. Roux : «L’arbitre était acheté»
Dans un entretien accordé au « Figaro », Guy Roux est revenu sur l’élimination face au futur vainqueur, le CSKA Moscou de Vagner Love et Ivica Olic. Malgré une victoire au retour (2-0), Auxerre avait coulé en Russie (4-0). Un score fatal pour le club bourguignon et une explication farfelue de la part du mythique coach auxerrois. «On a été volé. L’arbitre était acheté», a lancé l’homme de 85 ans, dont la mémoire n’a visiblement pas flanché, auprès du quotidien généraliste.
«Au match retour, je vais vous raconter une anecdote qui pourrait nous valoir la prison. Après le match aller, j’avais des suspicions et j’ai demandé à un gars de chez nous d’aller fouiller les sacs des arbitres pendant le match. Il revient me voir, blême, et me dit : ‘Il y a des montres superbes avec des rubis.’ J’avais dix minutes pour prendre la bonne décision», s’est souvenu le champion de France 1996.
Roux ne voulait pas être la «balance»
«Si je décide d’appeler les flics et les instances, on les dénonce, je vais faire virer les quatre arbitres allemands et moi, je serai le gars à l’origine de ce scandale, mais pas la personne qui a fait 894 matchs de Ligue 1 et porté l’AJA en Europe», a rajouté le principal intéressé, qui n’a pas voulu finir avec l’étiquette de «balance». «Je n’ai pas pris la bonne solution. Je n’ai rien dit. Et j’ai été encore plus imbécile en ne piquant pas les montres.» Sacrés et douloureux souvenirs.