Les séparatistes touaregs du nord du Mali accusent l’armée et le groupe paramilitaire russe d’avoir tué sept civils tchadiens et nigériens lors de frappes de drone à la frontière algérienne.
Dans la nuit de mardi à mercredi 14 février, « la coalition terroriste Wagner-Fama [les forces armées maliennes] a procédé à des frappes de drone sur un point de vente de carburant à Talhandak », un village carrefour situé dans l’immense étendue désertique du grand Nord malien, affirme dans un communiqué le Cadre stratégique permanent (CSP), alliance de groupes rebelles armés à dominante touarègue. Contactée à ce sujet, l’armée malienne n’a pas répondu.
« Cette énième bavure sur des innocents a causé la mort de sept personnes de nationalités tchadienne et nigérienne, ainsi que d’autres victimes, qui sont toujours sous les décombres », ajoute la même source. Le CSP condamne « avec la dernière rigueur ces actes terroristes répétés par la junte de Bamako qui ne visent que les innocents et les infrastructures à caractère civil ».
Massacres
Les hostilités avaient repris en août 2023, après huit ans d’accalmie entre Bamako et les groupes rebelles à dominante touarègue. Les deux camps se disputent le contrôle du territoire et des camps militaires laissés par les Casques bleus de la Mission de l’ONU, poussée vers la sortie par la junte au pouvoir au Mali.
Celle-ci a remporté un succès symbolique en reprenant le contrôle de Kidal, mais les rebelles n’ont pas déposé les armes et se sont dispersés dans la région désertique et montagneuse du Nord. Les forces maliennes ont été appuyées par des mercenaires de Wagner, bien que la junte nie leur présence dans le pays. L’offensive dans le Nord a été marquée par de nombreuses allégations d’exactions et de massacres contre des civils par les forces maliennes et leurs alliés russes – des accusations niées systématiquement par Bamako.
(Avec AFP)