Le prix Mo Ibrahim est décerné depuis sa première édition en 2007, aux modèles exceptionnels d’Afrique, afin de magnifier leur exemplarité en matière de gouvernance vertueuse. Au titre de l’année 2021, ce prix a été attribué à Mahamadou Issoufou, le désormais ex-président du Niger, faisant de lui le 7ème président à en bénéficier, après trois années de disette, faute de candidats. Ce parce que justement, la mauvaise gouvernance continue de sévir en Afrique, avec son corollaire de corruption généralisée qui retarde le développement, d’atteintes aux droits de l’Homme et surtout de velléités de s’éterniser au pouvoir, au détriment des principes constitutionnels. Au regard des critères qui sont connus pour être très rigoureux, en ce qui concerne le prix Mo Ibrahim, des voix avaient commencé à s’élever comme pour mettre en doute, le mérite de Mahamadou Issoufou. Mais l’homme l’a-t-il mérité ? A la tête de la République du Niger depuis le 7 avril 2011, sous la bannière du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS), Mahamadou Issoufou est le premier président démocratiquement élu du pays. Il a géré le Niger pendant une dizaine d’années, avant de se plier aux exigences de la limitation des mandats. Ayant été admirablement réélu au terme de son premier mandat, avec plus de 92 % des suffrages, beaucoup de Nigériens avaient caressé l’espoir qu’il continuerait de diriger le pays, au-delà des deux mandats statutaires. C’était sans compter avec l’intransigeance de l’homme qui a préféré se conformer aux principes constitutionnels. Pour le Niger, il s’agissait, à l’époque, de la première transition politique, dans cette jeune démocratie rythmée par des coups d’Etat. C’est pourquoi Mahamadou Issoufou peut être considéré comme le champion de l’alternance politique dans son pays.