Cette journée du 21 août marque la solidarité envers les victimes des attentats et vise à mettre en valeur leurs droits et libertés. Au Mali, les attaques sont le quotidien des populations et il y a près d’un an, l’attentat contre le bateau fluvial Tombouctou avait causé la mort de plus de 60 personnes. A Bamako, deux rescapées de ce drame se souviennent.
« C’est ce jour-là que j’ai perdu l’espoir »
Le 7 septembre 2023, l’attentat contre le bateau Tombouctou, revendiqué par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, a été vécu comme l’une des pires attaques jamais enregistrées au Mali, depuis le début de la crise sécuritaire dans le pays en 2012.
Minatou était présente lorsqu’un obus a été tiré en direction de ce bateau surchargé qui reliait les régions du sud et du centre à celles du nord du pays.
Elle se dit toujours bouleversée par ce qu’elle a vécu. »Moi, quand j’étais sur les lieux et quand j’ai vu le bateau détruit, c’est ce jour-là que j’ai perdu l’espoir » raconte Minatou.
Elle explique que « ce n’est pas seulement le bateau » qu’elle a vu devant elle qui a été détruit, mais » tout le Mali devant moi qui a été détruit » assure Minatou. Selon elle, entre Gao et Tombouctou, c’était le principal moyen de déplacement.
Un stress post-traumatique
Fanta est une rescapée de cette même attaque et elle doit la vie sauve à un homme qui l’a secourue dans le fleuve Niger. »Au moment où le bateau allait prendre feu, nous avons plongés dans l’eau » raconte Fanta qui précise qu’ils étaient six « mais malheureusement tous les autres ont perdu la vie ».
Une fois sauvée elle explique être ensuite tombée. « Puis j’ai constaté qu’il y avait du sang autour de mon cou. C’est là où j’ai compris que j’avais été touchée par une balle » se souvient-elle.
Presque un an après, Fanta affirme qu’elle fait régulièrement des cauchemars sur l’attaque du bateau. Cette rescapée qui a failli se noyer explique aussi qu’elle a des angoisses lorsqu’elle se retrouve au milieu de la foule.
L’attaque du bateau Tombouctou a fait officiellement 64 victimes, dont 49 civils et 15 soldats.