Une attaque barbare a visé, en fin de semaine dernière, le ” bateau Tombouctou ” de la COMANAV (Compagnie malienne de navigation). Le bilan est très lourd : plus d’une soixantaine de victimes (civils et agents des forces de sécurité). Cet acte ignoble perpétré par des individus sans loi ni foi a ciblé des civils qui n’étaient nullement armés et qui se trouvaient loin des théâtres d’opérations. D’où la vague d’indignation et de condamnations à travers tout le pays. Au-delà, il urge de situer les responsabilités et surtout de se poser des questions dont celle-ci : Pourquoi la COMANAV a-t-elle maintenu le trafic fluvial malgré les menaces et autres actes terroristes qui sont devenus presque quotiens ces temps-ci dans les régions du Nord ?
En effet, une double attaque terroriste a fait au moins 64 morts le jeudi 7 septembre 2023, 49 civils et 15 militaires. Revendiquée par le Jnim (Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans), lié à al-Qaïda, ces deux attaques ont visé le camp militaire de Bamba, et un bateau qui naviguait dans le cercle de Rharous.
C’est d’abord un bateau de la Compagnie malienne de navigation (Comanav), parti de Mopti et qui devait rejoindre Gao puis Tombouctou, qui a été attaqué entre Abakoira et Zorghoi, cercle de Rharous, aux environs de 11 heures. Avec des tirs de roquettes directement sur le moteur du bateau.
Deux heures plus tard, c’est le camp militaire de Bamba (région de Gao), qui a été attaqué.
La riposte des FAMA a permis de « neutraliser une cinquantaine de terroristes » et l’armée indique dans son communiqué que « des dispositions immédiates ont été prises pour évacuer les passagers, les blessés, et sécuriser les lieux ».
Aussi le gouvernement a réagi à travers un communiqué : « Le gouvernement de Transition a le profond regret d’informer l’opinion que ce jeudi 07 septembre 2023, le Bateau “Tombouctou” et la position des FAMa) de Bamba, dans la Région de Gao, ont fait l’objet d’attaques revendiquées par les terroristes du « Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans ». Le bilan provisoire fait état de 49 civils et 15 militaires tués, des blessés, ainsi que des dégâts matériels sur le bateau ».
En riposte à cette double attaque, une action combinée aéroterrestre des vaillants soldats a permis de neutraliser une cinquantaine de terroristes, ajoute le document. En outre, le gouvernement rassure que des dispositions immédiates ont été prises pour évacuer tous les passagers, les blessés et sécuriser les lieux, qui font toujours l’objet de ratissage et de surveillance.
Dans cette circonstance douloureuse, le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, le gouvernement et le peuple malien présentent leurs condoléances les plus émues, aux familles des personnes décédées et souhaitent un prompt rétablissement aux blessés.
Ces attaques illustrent, une fois de plus, la barbarie et la lâcheté des terroristes qui fuient l’offensive des FAMAS et s’attaquent à des objectifs civils vulnérables, regrette le gouvernement. Il réitère son engagement sans faille à éradiquer le terrorisme, sous toutes ses formes et à poursuivre la réalisation des objectifs de la Transition, seule voie salvatrice de Refondation de notre patrie.
Ce n’est pas la première fois que les assaillants visent un navire dans la région. En début du mois de septembre, un bateau avait déjà été attaqué à la roquette dans la région de Mopti, plus au sud, faisant un mort, un enfant de 12 ans, et deux blessés
Ces assauts interviennent quelques semaines après que le GSIM ait annoncé, début août, imposer un blocus à Tombouctou.
Les attaques se sont aussi multipliées ces dernières semaines dans les régions de Mopti et de Bandiagara.
Ces attaques lâches des groupes terroristes font en premier lieu des victimes civiles innocentes. Elles (Attaques) prouvent la barbarie et la lâcheté des terroristes.
Au-delà de l’émotion, des questions doivent être posées sur la responsabilité de la Comanav, qui, au vu des risques sécuritaires encourus, continue de faire naviguer ses bateaux avec des conséquences tragiques.
M Sanogo