Cet assaut, mené dans la nuit de dimanche à lundi contre une base militaire située sur l’île de Barkaram, « a coûté la vie à une quarantaine de vaillants soldats tchadiens », selon le dernier communiqué officiel, publié mardi par le porte-parole du gouvernement Abderaman Koulamallah. L’attaque a également fait une vingtaine de blessés, selon des sources militaires.
« Le gouvernement appelle la communauté internationale à intensifier son soutien et à renforcer l’aide dans la lutte contre le terrorisme en particulier dans la région du Sahel et du bassin du Lac Tchad », affirme le communiqué officiel. « Une action collective et déterminée est indispensable pour éradiquer ce mal qui menace la stabilité et le développement de toute la région », poursuit le texte.
Le président Mahamat Idriss Déby Itno a donné lundi le coup d’envoi d’une contre-offensive, et « les forces de sécurité sont actuellement en pleine poursuite des assaillants », selon le communiqué.
De son côté, l’ambassade de France au Tchad a assuré mardi dans une publication sur Facebook que « la France se tient aux côtés du Tchad dans la lutte contre le terrorisme », en adressant ses condoléances aux autorités et aux familles des soldats.
Le Tchad, pays pauvre et enclavé de 18 millions d’habitants, est le dernier pays du Sahel à héberger des soldats français. Mais coincé entre Centrafrique, Soudan, Libye et Niger, il se voit désormais encerclé par des pays accueillants, à divers titres, des forces paramilitaires russes.
Le président Déby s’est rapproché de Moscou ces derniers mois, mais les échanges entre les deux pays sur un possible renforcement de leur coopération économique et militaire ne se sont pas encore concrétisés.
Les soldats tchadiens sont fréquemment ciblés par les attaques de Boko Haram dans la région du Lac Tchad, vaste étendue d’eau et de marécage parsemée d’îlots qui abrite les combattants du groupe jihadiste ou de sa branche dissidente, l’État Islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap, selon l’acronyme en anglais).
L’insurrection de Boko Haram est apparue en 2009 au Nigeria, où elle a fait depuis quelque 40 000 morts et plus de deux millions de déplacés, avant de se propager dans les pays frontaliers.
En mars 2020, le groupe avait mené une offensive sanglante sur une autre base militaire de la région du lac Tchad, faisant une centaine de morts – les plus lourdes pertes jamais enregistrées par l’armée tchadienne.
Comme à l’époque, trois jours de deuil national ont été décrétés à partir de mardi, avec drapeaux en berne et interdiction de toute activité à caractère festif.