Les légitimités traditionnelles notamment les familles fondatrices de Bamako et les autorités religieuses ont présenté leurs vœux de nouvel An au Président de la Transition, au palais de Koulouba, ce jeudi 5 janvier 2023, le Colonel Assimi Goïta s’est ‘’ lâché’’. Durant plus d’une demi-heure, en Bamanankan, le Chef de l’Etat a défendu son bilan, expliqué certains choix et donné des indications pour la réussite des élections à venir.
« Aidez-moi à tuer mon prédateur. Soit, mais vous devriez vous-même avoir la tête entre vos mains », a indiqué le Colonel Assimi Goïta pour expliquer le choix du Mali de faire la lutte contre le terrorisme une question de souveraineté nationale. « Le Mali n’est contre personne (ndlr, aucun pays). Mais nous devrions nous assumer », a martelé le président Goïta devant les personnalités à l’image du Cardinal Jean Zerbo, Archevêque de Bamako, ou encore Bamoussa Touré, coordinateur des Chefs de quartier de Bamako.
Une fois, il y a eu trois attaques terroristes simultanées, raconte le président Assimi Goïta. Aucun de nos partenaires à l’époque n’est venu à notre secours. Quand nous avons voulu faire décoller notre seul avion de combat, nous avons été interdits de décoller. Au total, plus de 70 personnes ont péri dans cette attaque. Ensuite, on a constaté que même si nous voulions acheter des armes avec notre propre argent, on nous mettait du bâton dans les roues. « L’objectif derrière tout ça, c’est de nous maintenir dans l’assistanat », a expliqué Assimi Goïta.
Face à ces situations, a continué le patron de Koulouba, il fallait soit continuer à faire la courbette ou s’assumer. « J’ai opté pour la deuxième option et je suis sûr que c’est le vœu de chaque Malien ». Il y a certes des difficultés à vouloir s’assumer, mais on peut tirer les enseignements à chaque fois qu’il y a échec. C’est toujours mieux qu’avoir beaucoup d’amis et qu’au finish personne n’assume réellement la responsabilité de l’échec sur le terrain. Sur le bilan mitigé de la lutte contre le terrorisme, le président estime que ce n’est pas facile de recruter, de former et au même moment de continuer à combattre et gagner des positions. A entendre le Chef suprême de l’armée, des lendemains meilleurs attendent les Maliens.
Sur la vie chère, le chef de l’Etat reconnaît le sacrifice consenti par les Maliens. Il estime que quand on décide d’investir dans l’armée dans un pays à budget faible comme le Mali, les autres secteurs souffrent forcément. Au-delà de l’embargo, de la guerre Russie- Ukraine, on aurait pu trouver des solutions. Mais, équiper l’armée reste la priorité parce que tout ce que l’on gagne, lorsque l’insécurité arrive, on sera obligé de s’enfuir. On ne le dit pas assez, a insisté Assimi Goïta, mais le gouvernement a fait beaucoup d’efforts, des économies ont été opérées au profit de l’armée.
Appelant à l’union, le président Goïta a demandé aux autorités coutumières et religieuses d’accompagner le gouvernement dans la sensibilisation des populations. C’est à ce prix que l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE) sera vite déployée dans toutes les régions.
Mamadou TOGOLA