Si décarcasser pour rester affaissé sur le privilégié fauteuil éjectable de la Primature mérite toute la compréhension du monde, cela devient sidérant de s’accrocher lorsque ce dernier – à défaut de ne plus être éjectable – est dénué de toute sa valeur.
La primature est la demoiselle qui fait le plus fantasmer dans notre pays au regard des virulents charivaris socio-politiques qui émaillent son accession depuis plus d’une décennie. Mais avec la transition du colonel – président, la panacée est toute trouvée désormais : faire de la très convoitée primature une véritable couronne d’épines pour ceux qui veulent jouer au plus malin et cela notre actuel PM en sait grandement quelque chose.
Connu en effet pour son habileté politique, Choguel Kokalla Maiga a su avec chic reconquérir la primature qui faisait l’objet d’un remarquable intérim du colonel Abdoulaye Maiga pendant son absence causée par la maladie. Mais, depuis quelques temps on a l’impression d’avoir un PM des plus fantomatiques qui voit le nouveau ministre d’Etat, en la personne de son ex suppléant, lui voler la vedette en jouant sur le même terrain et en s’arrogeant souvent même certaines de ses prérogatives régaliennes.
D’autre part, on se rend compte que la dislocation prématurée du mouvement hétéroclite M5-RFP – dont le PM était le président du comité stratégique – favorise cette marginalisation à la limite humiliante.
En tout cas, le PM, qui fut jadis le bouclier magique du colonel-président, n’est plus que l’ombre de lui-même faute d’assise conséquente dans une primature qui a trouvé son rival. Toutes choses qui devront soit l’instiguer à se réinventer dans un jeu dont les contours demeurent tous en sa défaveur ou condescendre à quitter dignement et sagement cette table d’irrévérence.
Seydou Diakité