Incroyable ! Inimaginable ! Qui pouvait imaginer qu’il arrivera un jour dans notre pays que les acteurs du Mouvement démocratique seraient muets comme un carpe ? Ah oui, cela est arrivé depuis l’arrivée à la tête de la transition du colonel Assimi Goïta et du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga. Ils ont mis leur langue dans leurs poches, craignant les réactions d’une représailles sur un plateau la gestion désastreuse des femmes et des hommes agissant au nom d’un système politique failli dont les ficelles étaient tirées par l’extérieur qui a fini par mettre notre pays sous sa domination.
Depuis la prise du pouvoir par le colonel Assimi Goïta en juin 2021 et la nomination à la primature de Choguel Kokalla Maïga, la peur a changé de camp. Les va-t’en guerre du Mouvement démocratique ont mis leur langue dans leurs poches. Ils n’ont plus rien à dire pour convaincre le peuple malien de leur suivre dans leur combat contre la transition, dont les hommes sont issus d’un coup d’État inscrit dans la Constitution comme un crime imprescriptible. Ils ont été rattrapés par leur passé peu glorieux de la gestion des affaires publiques, jalonnées de scandales politico- financiers et leurs mensonges qui ont été éventrés à la suite du coup d’État du 18 août 2020. Ces faits, dénoncés avec véhémence par les soutiens de la transition et avec l’aide de leur ancien partenaire dans l’affaiblissement de l’État, Choguel K. Maïga, pourfendeur de la démocratie dont il est l’un des plus bénéficiaires, jouent contre les «démocrates».
Tombés dans leur propre piège, les «démocrates» décident désormais de trouver refuge dans le silence pour ne pas s’attirer les foudres d’une foule sans frein, jurée de payer à ceux qui ont semé le désordre dans notre pays au nom d’un système politique failli dont ils se sont servis au détriment du peuple qui n’a que ses yeux pour pleurer. Ils n’ont plus le choix. Leur gestion désastreuse durant plus de trois (03) décennies a été déballée sur la place publique. Ce travail de sape a coupé l’herbe sous le pied des acteurs du Mouvement démocrate. Ils sont d’une manière ou d’une autre impliqués dans des affaires qui ont porté atteinte au bon fonctionnement de l’État. Le cas le plus édifiant est la crise énergétique qui frappe le pays depuis des mois. Elle révèle un coin de voile sur la gestion des femmes et des hommes qui avaient juré de faire le kokadjè (assainissement des affaires publiques) le plat de leur gouvernance au lendemain de la chute du général Moussa Traoré, le 26 mars 1991. L’énergie, un secteur stratégique, a servi de vache à lait pour les régimes dits démocratiques qui se sont succédé. Ils en ont fait une officine de placement de leurs enfants, frères, femmes, cousins, amis, beaux-parents et militants et, par la suite, ils ont confondu les caisses de la société Énergie du Mali et leurs poches. Et le complice de ce pillage a été l’organisation, censée défendre les intérêts des consommateurs. Son silence a été acheté par des nominations de ses responsables à des postes à responsabilité et des dessous de table.
Et dans le cadre de la lutte contre la corruption, les personnes interpellées ou écrouées sont des gens qui appartiennent à des formations politiques qui ont géré le pays durant l’ère démocratique. Ces dossiers ont bouclé le bec aux «démocrates» qui ne cessaient de pondre des communiqués pour condamner les actions que la transition posait pour tourner leur page de mauvaise gouvernance dont les conséquences ont fait perdre à notre pays son honneur et sa dignité aux yeux du monde. Ce qui était incroyable et inimaginable est arrivé. Les «démocrates» sont privés de parole, non pas par une interdiction, mais à cause de leur mauvais comportement envers leurs propres concitoyens. Au lieu de satisfaire les besoins fondamentaux du peuple malien, ces hommes politiques se sont comportés comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, oubliant qu’un jour ils feront face au tribunal de l’Histoire. Malheureusement pour eux, la transition a créé ce tribunal pour juger les milliardaires de la démocratie qui ont mis à sec le Trésor public. Aujourd’hui, ils font face à leur destin et on se demande où ils sont.
Yoro SOW