La France se repositionne, en toute « Humilité » et en toute «responsabilité» sur le continent africain. Emmanuel Macron montre un autre visage. A la veille de sa tournée africaine, le président français a tenu un discours «modéré» sur la «politique» de la France en Afrique, question toujours considérée comme son domaine privé.
A compter du 1er mars 2023, entame une nouvelle tournée en Afrique qui le conduira au Gabon, en Angola, au Congo et en République démocratique du Congo (RDC). L’annonce de la visite du président français a retenu les attentions d’autant qu’il est difficile de ne pas s’interroger sur les nouvelles orientations de la France en Afrique.
Le président français veut lever toute équivoque sur la politique française en Afrique. A la veille de sa visite, son discours était clair sur sa volonté de rééquilibrer les relations avec l’Afrique. Même si de plus en plus de populations africaines, notamment en Afrique de l’Ouest, désapprouvent la démarche d’un président qui a tardé à mesurer l’évolution des enjeux géopolitiques sur le continent et l’essor des nouveaux partenariats exploités par la Russie.
Sur cette question, le président français s’indigne. Il refuse toute « compétition » stratégique « imposée par ceux qui s’y installent… Beaucoup voudraient nous inciter à entrer dans une compétition, que je considère pour ma part comme anachronique » a-t-il fustigé, dénonçant de façon voilée le positionnement concrétisé de la Russie en Afrique.
Si l’Afrique ne doit pas accepter d’être prise comme un trophée de guerre entre deux puissances que sont la France et la Russie, Emmanuel Macron propose une nouvelle évolution des relations. Plus responsable selon lui, mieux assumée, et mutuellement gagnante.
« Il faut bâtir une nouvelle relation équilibrée, réciproque et responsable avec les pays du continent africain » a-t-il mis sur la table des offres, sans tracer les voies à suivre. Comment et par quels moyens ? Deux équations qui restent inconnues.
En tous cas, le président français propose un ‘’new deal’’ voire un nouveau chemin avec l’Afrique, à penser et à esquisser ensemble. Cette offre a longtemps été attendue par les Africains au point où certains sont prêts à renoncer à toute coopération avec la France.
Et pourtant…
Macron s’est montré plus que jamais mesuré. C’est pourquoi, ses mots le sont aussi bien. Il s’attend à une nouvelle relation « équilibrée » avec l’Afrique. Et pourtant, au moment où la France veut se repositionner en Afrique, la Russie s’est déjà implantée. En témoignent les récentes visites du ministre russe des affaires étrangères en Afrique.
Emmanuel Macron ne veut pas voir s’échapper une part belle de son histoire et de ses intérêts en Afrique. Ce qui a pourtant été dessiné lentement depuis qu’il est au pouvoir, à cause de son caractère décrit comme de «l’arrogance» par certains ou du «tropisme» par d’autres. On se rappelle sa première visite en Afrique, au Mali, précisément à Gao et non à Bamako. Le président français avait alors décidé, nous sommes en 2017, de rallier directement Gao sans passer par Bamako. Le Mali fut-il un pays d’hospitalité légendaire, les Maliens ont été écorchés dans leur ego par ce geste de trop du président Macron, qui a mis le célèbre artiste malien Salif Kéita dans tous ses états.
Pour mettre toutes les chances de son côté, afin de reconquérir l’Afrique – il le faut absolument- la culture et la musique précisément sont mises en avant. Il reçut, peu avant d’entamer sa visite, l’artiste chanteur congolais Fally Ipupa, très adulé dans son pays. Autre approche culturelle avancée, la restitution du patrimoine culturel africain. Le président français, entend mettre le turbo sur la question, en diligentant la loi sur la restitution d’œuvres d’arts aux pays africains.