Jacob Zuma a quitté le pouvoir à un an de la fin de son deuxième mandat.
L’ancien président sud-africain, Jacob Zuma a été désigné comme candidat à la présidence du parti uMkhonto weSizwe (MK), mais des interrogations persistent quant à la légalité de sa candidature.
Bonginkosi Khanyile, leader de la jeunesse du MK, a annoncé mercredi que M. Zuma était le candidat du parti pour les prochaines élections nationales et provinciales prévues le 29 mai en Afrique du Sud.
S’adressant aux médias, M. Khanyile a affirmé que M. Zuma était « le seul homme pour lequel nous voterons lors des prochaines élections ».
« Officiellement et pour la première fois en public, nous dévoilons Jacob Gedleyihlekisa Zuma comme le candidat présidentiel du MK. Le président Zuma est le visage officiel du MK », a précisé M. Khanyile.
Zuma a exprimé son ambition de revenir à la présidence pour « corriger les erreurs » survenues depuis son éviction du pouvoir en février 2018, lorsqu’il a été destitué du Congrès national africain (ANC), formation au pouvoir et remplacé par son ancien adjoint, Cyril Ramaphosa.
Cet événement faisait suite à des allégations accablantes liant l’ancien président à une corruption de haut niveau impliquant un syndicat de politiciens et d’hommes d’affaires ayant influencé le système de passation des marchés publics.
Cependant, les aspirations présidentielles de M. Zuma pourraient se heurter à des obstacles juridiques, car la constitution sud-africaine limite actuellement à deux le nombre de mandats présidentiels, et Zuma en a déjà rempli deux.
Selon les experts juridiques, la Cour constitutionnelle devrait clarifier la situation de M. Zuma, car il n’a pas terminé son deuxième mandat. Il a été contraint à quitter le pouvoir en 2018, juste avant la fin de son mandat en 2019.
Bien que la constitution ne prévoit pas ce cas de figure, les experts juridiques ont argumenté que « la compréhension raisonnable de la règle du silence est NON ».
Si la candidature de Zuma à la présidence du MK est rejetée par la Commission électorale indépendante d’Afrique du Sud, le parti devra s’adresser à la Cour constitutionnelle pour obtenir des éclaircissements sur la question.
Khanyile a toutefois souligné que les membres du MK étaient prêts à « sacrifier leur vie » si Zuma ou le parti étaient retirés du bulletin de vote.
Visvin Reddy, chef du parti MK dans la province natale de Zuma, le KwaZulu-Natal, a récemment averti d’un risque de guerre civile si le parti n’apparaissait pas sur les bulletins de vote.
Les Sud-Africains se rendront aux urnes dans un peu plus de deux mois, et des enquêtes suggèrent que le parti MK, sous la direction de Zuma, pourrait s’assurer une part importante des voix de l’ANC dans le KwaZulu-Natal, ce qui pourrait influencer au moins deux autres partis.
L’identité ethnique de Zuma, qui a joué un rôle important lors des élections précédentes, pourrait à nouveau être un facteur déterminant.
Cette évolution suggère un potentiel changement dans le paysage politique sud-africain, la nomination de Zuma étant susceptible d’avoir un impact significatif sur les résultats électoraux.
Cependant, tout dépendra de la capacité du MK à surmonter l’obstacle constitutionnel.