L’ex-athlète de 37 ans amputé des deux jambes, condamné pour meurtre dans une affaire qui avait passionné la planète et qui a purgé plus de la moitié de sa peine, a quitté en la prison située dans la banlieue de la capitale Pretoria.
L’ex-champion paralympique sud-africain Oscar Pistorius est sorti de prison vendredi matin et il est «maintenant chez lui», placé en liberté conditionnelle près de onze ans après le meurtre de sa compagne Reeva Steenkamp, a confirmé l’administration pénitentiaire.
«Il a été admis dans le système correctionnel communautaire et est maintenant chez lui», a déclaré l’administration dans un communiqué. «Nous, qui sommes encore là, nous sommes condamnés à vie», a affirmé dans une déclaration écrite la mère de la victime, June Steenkamp.
L’ancien athlète de 37 ans amputé des deux jambes, condamné pour meurtre dans une affaire qui avait passionné la planète et qui a purgé plus de la moitié de sa peine, a quitté en début de matinée la prison d’Atteridgeville, dans la banlieue de la capitale Pretoria.
La famille Steenkamp ne s’était pas formellement opposée à la libération conditionnelle de l’ex-champion. Mais June Steenkamp avait affirmé ne toujours pas croire «à la version des faits d’Oscar» et être convaincue que ce dernier «ne s’est pas réhabilité» en détention.
Gestion de la colère
Dans la nuit du 13 au 14 février 2013, Oscar Pistorius avait tué la mannequin Reeva Steenkamp, 29 ans, en tirant quatre fois à travers la porte de la salle de bain de sa chambre, dans sa maison ultra-sécurisée de Pretoria.
Un an auparavant, le sportif était entré dans la légende en s’alignant avec les valides aux 400 mètres des Jeux olympiques de Londres, une première pour un double amputé.
Arrêté au petit matin de la Saint-Valentin 2013, Pistorius nie avoir fait feu dans un accès de rage, affirmant avoir cru à la présence d’un cambrioleur. Une version qu’il maintient tout au long de la saga judiciaire qui tient les médias en haleine pendant les quatre années suivantes.
Au terme de son premier procès ouvert en 2014 et retransmis en direct à la télévision, le coureur surnommé «Blade runner», en référence à ses prothèses de carbone, écope de cinq ans de prison pour homicide involontaire. Mais le parquet estime la peine «scandaleusement clémente» et réclame une requalification en meurtre. Après plusieurs appels et la lecture crue d’un rapport d’autopsie de la victime qui provoqua les vomissements de l’accusé, ce dernier est finalement condamné fin 2017 à 13 ans et cinq mois de réclusion pour meurtre.
La loi sud-africaine prévoit qu’un condamné est éligible à un aménagement de peine une fois la moitié de sa peine écoulée. Fin novembre, l’administration pénitentiaire a annoncé la remise en liberté anticipée d’Oscar Pistorius.
Dans le cadre de son placement en conditionnelle jusqu’à la fin de sa peine en 2029, Oscar Pistorius doit suivre une thérapie sur la gestion de la colère et un programme sur les violences faites aux femmes.
Il n’est pas autorisé à consommer de l’alcool. Il doit aussi accomplir des travaux d’intérêt général, mais doit être présent à un domicile désigné dans une banlieue de Pretoria à certaines heures de la journée.