La police sud-africaine a annoncé vendredi l’arrestation de 95 Libyens après un raid dans une ferme qui semble avoir été utilisée comme camp militaire. « Quatre-vingt-quinze Libyens ont été arrêtés après un raid », a déclaré à l’AFP le porte-parole de la police, Donald Mdhluli. « Le site était présenté comme un camp d’entraînement pour une société de sécurité, mais à première vue, il s’agit d’une base militaire. »
Avec notre correspondant à Johannesburg, Romain Chanson
Des habitants, près de White River dans la province du Mpumalanga, se plaignaient d’une augmentation des crimes dans la région : viols, vols et braquages. Sans pouvoir, pour le moment, faire le lien entre ces signalements et la découverte de la police, ce sont ces alertes qui ont motivé les enquêteurs à mener des recherches et à tomber sur ce camp d’entraînement au style militaire.
Beaucoup de questions en Afrique du Sud après la découverte de ce qui ressemble à un camp d’entraînement militaire : 95 ressortissants Libyens y ont été interpellés. Ils étaient dans le pays depuis avril pour suivre un entraînement de garde de sécurité, mais la police les soupçonne d’une formation beaucoup plus extrême.
À première vue, ce lieu ressemble à un camp militaire, avec de larges tentes kaki, des sacs de sable pour les maintenir, une structure pour passer des obstacles et des containers aux couleurs du camouflage. Mais la ressemblance s’arrête là, car la police ne mentionne aucune saisie d’arsenal militaire et le site était déjà présenté comme un camp d’entraînement pour une société de sécurité.
Ils vivaient dans des conditions déplorables
Les 95 ressortissants libyens découverts sur le site n’étaient pas habillés en tenue militaire. Ils ont tous été conduits dans des commissariats pour être interrogés. Pour le moment, ils sont inquiétés pour avoir violé les lois sur l’immigration, car ils sont soupçonnés d’avoir menti sur la raison pour laquelle ils sont venus en Afrique du Sud.
L’enquête devra déterminer si ces ressortissants Libyens sont arrivés légalement en Afrique du Sud, ou s’ils ont bénéficié de complices. Il faudra ensuite savoir ce qu’ils faisaient là. Il faudra enfin répondre aux rumeurs : selon des habitants, d’autres camps du même type existent ailleurs.
Ces Libyens vivaient dans des conditions déplorables, selon un journaliste présent sur place qui a décrit des restes de nourriture, des mouches, des odeurs nauséabondes.
Le camp a été découvert dans une région rurale, agricole, au nord de l’Afrique du Sud et proche du Mozambique. La police rassure la population : elle n’encourt aucun risque et elle promet de fournir plus de détails dès que possible.