La joueuse espagnole Jennifer Hermoso, embrassée sur la bouche par surprise par le patron suspendu du foot espagnol Luis Rubiales après le sacre de la Roja au Mondial, a déposé plainte pour ces faits, a appris l’AFP mercredi auprès du parquet espagnol.
Le dépôt de cette plainte était une condition indispensable pour que le parquet, qui avait ouvert fin août une enquête préliminaire contre M. Rubiales pour « agression sexuelle », puisse lancer des poursuites contre le président suspendu de la fédération espagnole. Celles-ci vont désormais pouvoir devenir effectives « le plus rapidement possible », a précisé le parquet dans un message.
Depuis une récente réforme du Code pénal espagnol, un baiser non consenti peut être considéré comme une agression sexuelle, catégorie pénale regroupant tout type de violence sexuelle. Le baiser forcé de Luis Rubiales a plongé le football espagnol dans le chaos et éclipsé le sacre mondial de la Roja féminine le 20 août contre l’Angleterre à Sydney.
Quelques jours plus tard, malgré la pluie de condamnations et d’appels au départ, le chef de la fédération avait refusé de démissioner pour « un petit bisou », dénonçant « un faux féminisme » et arguant qu’il avait obtenu l’autorisation de la joueuse avant de l’embrasser.
Une version démentie par Jennifer Hermoso qui a dit s’être sentie « victime d’une agression ». Mardi, la fédération espagnole a décidé de limoger le sélectionneur de l’équipe féminine Jorge Vilda, un proche de Luis Rubiales dont les méthodes étaient critiquées par ses joueuses, et de le remplacer par son ancienne adjointe, Montse Tomé, la première femme à occuper ce poste.