– Selon Umaru Sissoco Embalo, président en exercice de la CEDEAO.
Le Président de la Guinée-Bissau, par ailleurs président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Umaru Sissoco Embalo, a déclaré mercredi à la presse, qu’ « il n’y aura pas de sanctions de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) contre le Mali dans l’immédiat » malgré l’ultimatum fixé à Bamako pour la libération de 46 soldats ivoiriens.
« Nous avons accordé un temps pour permettre à la médiation togolaise de faire son travail, afin de résoudre le problème », a-t-il ajouté affirmant que ce délai supplémentaire n’est qu’une « question de bon sens ».
Cette déclaration est intervenue au moment où le Président du Togo, Faure Essozimna Gnassingbé, médiateur dans l’affaire des 49 militaires ivoiriens effectuait mercredi à Bamako une visite de travail et d’amitié durant laquelle il a rencontré son homologue malien, le Colonel Assimi Goïta.
Les deux chefs d’Etat ont évoqué, au cours d’un tête-à-tête au Palais de Kouluba, la coopération entre le Togo et le Mali, ainsi que des sujets régionaux d’intérêt commun.
Faure Essozimna Gnassingbé et son hôte du jour ont également évoqué la paix, la sécurité et l’intégration régionale. Rien de précis n’a filtré sur les échanges entre les deux personnalités.
A sa sortie d’audience avec le Président de la Transition, Faure Gnassingbé a déclaré à la presse : ” Je reviendrai au Mali pour une déclaration”. Il s’est par la suite contenté d’indiquer sur son compte twitter : ” Je remercie le Colonel Assimi Goïta, Président de la Transition et le peuple malien pour l’accueil chaleureux reçu ce jour à Bamako”.
Cette visite de 24 heures est intervenue après la condamnation le 30 décembre dernier à 20 ans de réclusion criminelle des 46 soldats ivoiriens et à la peine de mort pour les trois femmes soldates libérées par la justice malienne pour des raisons humanitaires.
La Cour d’appel de Bamako a retenu contre les 49 militaires ivoiriens de très graves chefs d’inculpation, à savoir, « association de malfaiteurs, attentat et complot contre le gouvernement, atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat, détention, port et transport d’armes et de munitions de guerre ou de défense intentionnellement en relation avec une entreprise individuelle et collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur et de complicité ».
Le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara ,a assuré que les 46 soldats condamnés à 20 ans de réclusion criminelle « regagneront bientôt le sol ivoirien », dans son message à la nation, à l’occasion du nouvel an.
« Mes pensées vont particulièrement à l’endroit de nos soldats détenus au Mali depuis le 10 juillet 2022. Grâce aux actions diplomatiques entreprises avec l’appui de dirigeants de plusieurs pays amis, notamment le président de la République togolaise, Son Excellence Monsieur Faure Essozimna Gnassingbé, trois soldats femmes ont été libérés en septembre dernier. Les 46 autres soldats regagneront bientôt le sol ivoirien”, a déclaré Ouattara.
Pour rappel, les autorités maliennes avaient arrêté le 10 juillet dernier 49 soldats à l’aéroport de Bamako les qualifiant de “mercenaires”, faute de papiers en règle justifiant leur présence sur le sol malien.